Près de 200 000 infractions en six ans
Par Stéphanie Mac Farlane
Surcharge, non-respect du Code de la sécurité routière, heures de conduite trop nombreuses. Bon an, mal an, les contrôleurs routiers du Québec donnent aux camionneurs délinquants plus de 30 000 constats d’infraction, selon les documents obtenus par TC Media via la Loi sur l’accès à l’information. En six ans, près de 200 000 contraventions ont été délivrées sur les routes québécoises.
Ensemble, les surcharges axiales (19 169 amendes) et totales (21 440) sont sans contredit les infractions les plus fréquemment commises (voir autre texte). À cela suivent les fautes reliées au non-respect de l’immatriculation des véhicules. Pas moins de 33 497 constats d’infraction ont été donnés pour la période allant du 1er janvier 2008 au 13 décembre 2013, soit 17 % de tous les constats.
Les agents du Contrôle routier du Québec (CRQ) possèdent un pouvoir d’intervention selon la catégorie d’usage de la plaque d’immatriculation et émettent, entre autres, des constats lorsque la plaque est utilisée avec le mauvais véhicule routier.
Après suivent les entorses à la règlementation relative à l’équipement (16 556 constats) et les manquements aux règles de circulation (15 499 amendes).
Annuellement, les agents du CRQ donnent entre 30 000 et 35 000 amendes, un portrait stable d'année en année. Les années où le nombre contraventions a chuté, les contrôleurs routiers étaient en moyens de pression.
Infractions dans la MRC
Si les contrôleurs routiers interviennent auprès des camionneurs délinquants, les agents de la Sûreté du Québec (SQ) ont également le pouvoir de pincer les fautifs. La sergente Ingrid Asselin, porte-parole de la SQ, précise que toutes les infractions, que ce soit pour les véhicules lourds ou de promenade, sont comptabilisées ensemble et qu'il est impossible de savoir le nombre exact de constats remis.
À ce sujet, Lucie Poirier, agente de liaison à la SQ de la MRC de Pierre-De Saurel, constate que ce sont principalement des interventions concernant l'arrimage et la mécanique qui sont effectuées dans la région.
« Nous surveillons aussi les excès de vitesse, notamment dans les zones de 50, ajoute-t-elle. En fonction des plaintes que nous recevons de la population, nous faisons des opérations sporadiquement, qui visent autant les camions lourds que les véhicules de promenade. »
Du côté de la Régie intermunicipale de police Richelieu–Saint-Laurent, peu d'agents interviennent auprès des camionneurs, faisant en sorte que peu de constats sont remis. « Ces infractions font partie de la catégorie ''autres'', mentionne le sergent Pierre Tremblay. Les principales interventions faites à la Régie concernent l'arrimage, par exemple du matériel mal installé ou encore un chargement mal fait, et la mécanique. »
Les camionneurs réagissent
L’Association du camionnage du Québec (ACQ), dont l’un des rôles est d’informer et de défendre les intérêts de ces quelque 500 membres, se montre plutôt prudente avec les chiffres obtenus par TC Media.
L'organisme fait valoir que le total de 197 167 amendes émises au Québec en près de six ans « comprend tout le trafic qui vient du Canada, qui vient de tous les coins des États-Unis. Vous savez, une feuille journalière d’heures mal remplie, ça constitue une infraction. Ça demande de la nuance. Le chiffre apparait explosif par rapport à la réalité sur le terrain. Ce sont des millions de véhicules qui passent. Juste sur le pont Champlain, il passe entre 10 000 et 14 000 camions par jour », lance Marc Cadieux, président et directeur général de l’ACQ.
Avec la collaboration de Marie-Ève Bouffard
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