Sorel-Tracy se dit expérimentée en gestion du risque
Par Annabelle Baillargeon
TRAINS. Dans la foulée des réactions concernant l’implantation du transport de pétrole brut par trains sur le territoire de Sorel-Tracy, la Ville souhaite se faire rassurante.
Le maire Serge Péloquin rappelle que la gestion du risque fait partie de la culture de Sorel-Tracy. Composant depuis plus de 40 ans avec plusieurs éléments à risque, comme la compagnie Rio Tinto Fer et Titane ou l’ancienne centrale thermique, l’administration municipale est habituée de gérer ce type de dossier, souligne M. Péloquin.
Depuis plus d’un an et demi, le Service de sécurité incendie suit le dossier de près. Avec pour priorité la sécurité des Sorelois, la Ville demeure vigilante. « Nous estimons que les compagnies travaillent de façon professionnelle. Nous entretenons une bonne communication avec elles. Si l’on sent une fermeture de la part des entreprises, nous interviendrons », assure le maire.
Des variables mystères
Bien que Suncor refuse de dire ce que contiennent les wagons-citernes et où son contenu sera exporté, Serge Péloquin ne s’alarme pas.
Après avoir discuté avec le président-directeur général de la compagnie Kildair, Daniel Morin, le maire a pu mettre certaines informations au clair. Du pétrole brut non raffiné, du mazout lourd et du bitume d’asphalte sont entreposés dans les installations de l’entreprise, dit-il.
La semaine dernière, un camion-citerne a explosé sur l’autoroute 640. On n’a pas remis en question le transport par voie routière pour autant. Serge Péloquin
Selon le maire, les trains du Canadien National (CN) transportent seulement du pétrole brut non raffiné. « Le pétrole, c’est un peu comme une soupe aux légumes. Chaque village a sa propre recette. M. Morin m’a assuré que celui de l’Ouest qui arrive à Sorel-Tracy est beaucoup moins à risque d’exploser que celui qui venait du Dakota du Nord à Lac-Mégantic. »
Pas de son ressort
Ignorant où est envoyé le pétrole ensuite, la Ville estime que les livraisons ne sont pas de son ressort. Kildair est du même avis, la compagnie se limitant à son mandat d’entreposer et de charger les pétroliers.
Serge Péloquin croit qu’il n’a pas le pouvoir de déterminer où Suncor envoie sa marchandise. Il donne pour exemple les citoyens des Îles de la Madeleine qui utilisent le mazout pour produire de l’électricité. « Je ne vois pas en quoi je devrais empêcher les bateaux de partir et priver des gens de s’approvisionner en électricité. »
À noter que la compagnie Suncor n'était disponible pour répondre à nos demandes.
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.