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Des moutons et des hommes

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9 avril 2013
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Par Marilyne Champagne

Près d'un an et demi après son aménagement, la bergerie de Sainte-Anne-de-Sorel est désormais prête à recevoir ses premiers stagiaires. Les travaux d'aménagement et de finition ont été complétés, le nombre de brebis est en constante évolution et les équipements nécessaires sont en place.

Inspiré du modèle entrepreneurial d'apprentissage implanté en Europe depuis plusieurs années, l’« incubateur agricole » de la Société d'agriculture de Richelieu, le seul du genre au Québec, a pour objectif de former de futurs agriculteurs désireux d'apprendre les rouages d'une ferme de brebis laitières. Ultimement, l'idée est qu'après un an de formation, ceux-ci assurent à leur tour la gestion d'une nouvelle bergerie dans la région.

Lancée par le Centre d’incubation appliqué de la Société d’agriculture de Richelieu, en décembre 2011, la bergerie – qui comptait 134 brebis à ses débuts – avoisine aujourd'hui les 200 bêtes. Le Sorel-Tracy Express.ca est retourné sur place pour constater l'évolution de la ferme depuis sa fondation. 

Au cours de la première année d'existence de la bergerie, on estime à 22 000 le nombre de litres de lait recueillis. Pour Alain Beaudin, commissaire agricole de la Chambre de développement agricole Pierre-De Saurel, c'est le signe que l'incubateur est sur la bonne voie.

« Même si on n'a aucun comparatif, cela va au-delà de nos espérances. Pour décembre 2013, on prévoit une production de 42 000 à 45 000 litres de lait, commente-t-il. On est vraiment en train de développer une expertise dans la région. »

Accroissement de l'efficacité

L'incubateur s'est aussi doté d'une « nourricière », un appareil destiné à alimenter les agneaux âgés de seulement 24 heures. Cet appareil permettra de prélever des données journalières indispensables à l’élaboration d’un modèle d’élevage de performance dans ce créneau.

L’alimentation constante et contrôlée permet à l’animal un gain de poids régulier tout en lui facilitant une digestion plus efficiente. Selon M. Beaudin, « on évite les pertes de temps et le gaspillage, tout en notant une efficacité accrue de l'ordre de 35 %. »

La ferme mise aussi sur un approvisionnement local en foin. « Cette année, 80 % de la nourriture a été produite directement de la ferme », précise M. Beaudin.

Une isolation écologique

Au cours de l'année 2012, la bergerie s'est notamment automatisée et l'informatisation du système a été effectuée. On a aussi procédé à l'isolation de la ferme, laquelle a entièrement été réalisée avec… la laine des brebis laitières !

C’est qu’une fois dépouillés de leur excédent de laine, les moutons dégagent de la chaleur, et ce, en quantité suffisante pour assurer, en partie, le chauffage de la bergerie l'hiver.

« Les moutons ont été tondus à l'automne. En tondant les moutons avant l'hiver, on empêche l'augmentation du taux d'humidité dans la ferme. L'humidité se dégage naturellement des moutons lorsqu'ils ont chaud et que la laine est trop épaisse », explique Alain Beaudin.

À la recherche de nouveaux débouchés

Si le but de cet incubateur est avant tout de développer la filière ovine dans la région, le commissaire agricole et le coordonnateur de la ferme, Pierre Péloquin, ont aussi en tête d'autres projets pour la bergerie.

Ils visent la création d'un nouveau fromage à valeur ajoutée et d'appellation contrôlée. « Associé directement à la région, ce fromage nous permettrait de nous distinguer », lance M. Beaudin. Le lait recueilli sert actuellement à la fabrication d'un fromage feta, produit par la Laiterie Chalifoux.

À cet effet, le vice-président de la laiterie, Alain Chalifoux, rappelle que la commercialisation d'un fromage, comme la feta de brebis, est très complexe et qu'il faut s'armer de patience.

« Le potentiel est là, mais la compétition est désormais rendue internationale. Par exemple, il faut se tailler une place parmi la feta de brebis qui vient de Bulgarie. Nous visons les épiceries fines et les consommateurs issus du nord de l'Afrique, qui ont l'habitude de consommer des produits à base de lait de brebis », indique-t-il.

À moyen terme, il pourrait aussi être question de l'embouteillage et la commercialisation de lait frais de brebis. La ferme de Sainte-Anne-de-Sorel est actuellement la seule à produire du lait frais de brebis en Montérégie.

Dans un même ordre d'idées, MM. Beaudin et Péloquin souhaiteraient le développement d'une filière viande dans la région. « Ça serait bien si un boucher de la région pouvait tenir nos produits. On achète des agneaux de la Nouvelle-Zélande, tandis qu'on en élève ici-même », souligne Pierre Péloquin, coordonnateur de la bergerie.

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