La maison des commandants - partie I
Au matin du 2 juillet 1862, vers 10 h, une délégation importante arrive à Sorel à bord du Victoria. Le curé de Saint-Pierre, Hilaire Millier, avait averti ses ouailles de bien se préparer pour la recevoir dignement. Son appel semble avoir été bien attendu.
Une foule considérable se rassemble au port, selon la Gazette de Sorel, pour accueillir James Monk, le gouverneur général du Canada. Ce dernier est accompagné de plusieurs dignitaires, dont le co-premier ministre, Louis-Victor Sicotte, mais surtout du général Charles Hastings Doyle, commandant des troupes britanniques dans l’Atlantique. La présence de ces deux hommes, côte-à-côte, peut paraître paradoxale étant donné les événements de 1836, où la Maison des Gouverneurs perd son titre…
Avec un tel nom, on oublie souvent que ce lieu historique national était plutôt la résidence de fonction du commandant en chef des troupes britanniques en Amérique du Nord. Mais ne vous inquiétez pas : il n’y a pas de mal à l’appeler Maison des Gouverneurs pour autant! La tradition peut se poursuivre, et ce, même si elle a porté plusieurs noms au cours de son existence, tels que Maison du gouvernement ou Maison du duc de Kent.
Lorsque la seigneurie de Saurel a été achetée, le 13 novembre 1780, par la couronne britannique, elle avait été placée sous la responsabilité des militaires. Donc, du moment où le gouverneur Frederick Haldimand procède à l’achat du bâtiment de la future Maison des Gouverneurs, en 1781, l’entretien de celle-ci est réalisé à partir des fonds réservés au budget militaire.
Après le départ de ses premiers occupants, les Riedesel, la Maison des Gouverneurs devient principalement une résidence secondaire estivale pour le gouverneur de la colonie, en raison de son rôle de commandant en chef. Une caractéristique importante qui manquait à Archibald Acheson, deuxième comte de Gosford…
Mathieu Pontriand, www.shps.qc.ca
Visitez la page Facebook de Société historique Pierre-de-Saurel.
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.