Codling ou ne pas Codling? (AVEC VIDÉO!)
Par André Péloquin
Sans être aussi funeste que les œuvres de Shakespeare, les discussions entourant les rénovations de la salle Georges-Codling auront tout de même été chargés d’émotions et de rebondissements.
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Le maire Réjean Dauplaise préparera le terrain dès le début de la période de commentaires des élus suivant la séance du conseil en revenant sur les grandes lignes de l’annonce de la semaine dernière réaffirmant le partenariat entre la Ville et Azimut diffusion dans le projet de réfection de la salle George-Codling, une opération rénovation se chiffrant désormais à 8 M$ (dont 1,8 M$ proviendra des fonds de Sorel-Tracy). Comme il l’a fait lors de la conférence de presse annonçant la somme, M. Dauplaise est revenu sur l’importance de conserver le patrimoine local alors que la ville se dirige vers son 375e anniversaire. « J’ai encore en mémoire la fin de semaine où les briques de la caserne d’incendie se sont mises à tomber dans la rue », a-t-il rappelé avant de réaffirmer qu’il ne veut pas « d’un autre trou béant au centre-ville. »
Des questions, des doutes…
Bien que le conseiller Gilles Jr. Lemieux ne veut pas se dire contre la revitalisation du centre-ville, celui-ci a tout de même tenu, celui-ci a tout de même tenu à soulever quelques questions suscitées par ce projet ambitieux. Parmi celles-ci : « Quels sont nos véritables besoins en matière de salles de spectacles? » En prenant pour exemple le centre des arts Juliette-Lassonde de Saint-Hyacinthe, une salle moderne pouvant accueillir de 700 à 900 personnes par représentation. « Comme la salle George-Codling [,qui peut accueillir 400 personnes,] est située au 2e étage, nous sommes un peu menottés. Nous ne pouvons l’agrandir. Ainsi, répond-elle à nos besoins? Peut-on compétitionner avec les autres salles du genre des villes environnantes? »
M. Lemieux s’est aussi questionné sur les sous impliqués. « Comment le budget est-il passé à 4 à 8 M$ sans même qu’un coup de marteau aille été donné? », a-t-il lancé avant de se demander quel sera l’impact de l’investissement de la Ville sur les autres projets en cours comme la capitainerie. « On n’imprime pas d’argent. C’est l’argent des citoyens », a-t-il tranché avant d’affirmer que la démocratie a tout de même parlée et qu’il souhaite bon succès à l’équipe d’Azimut diffusion.
Mme Bastiani a répliqué en précisant que « le Ministère lui-même trouve le projet viable à 400 places et a indiqué que la refonte de la salle lui permettra d’être multifonctionnelle afin d’accueillir un public multigénérationnel.
Alain Maher, de son côté, a rationalisé en indiquant que si la Ville laissait la salle à l’abandon, elle perdrait le financement du ministère qui n’investirait pas la somme déjà promise aux rénovations ailleurs. Pire encore, la démolition de l’immeuble coûterait sensiblement la même somme que la part de la ville investit dans ce projet. « Je préfère avoir une salle de 400 personnes pleine qu’une salle de 700 places à moitié vide », a-t-il aussi indiqué.
Réflexions sur le mécénat
Le conseiller du district Saint-Laurent, Yvon Bibeau, avait lui aussi quelques doutes. « Bien que le conseil administratif a travaillé fort, il ne m’a pas convaincu de la viabilité de ce projet », a-t-il confié après une longue réflexion. « Sorel-Tracy n’est pas l’État Providence. Nos investissements doivent avoir du rendement. Il faut parfois avoir le courage de dire non au mécénat public »,a-t-il lancé en invitant le conseil à dissocier culture et divertissement. Celui-ci a tout de même terminé son commentaire en affirmant qu’il respecte la décision du conseil d’aller de l’avant.
Idem pour le conseiller André Potvin qui voit cet investissement comme une nouvelle balle avec laquelle jongler. « On devra modifier certaines dépenses pour maintenir des comptes de taxes raisonnables », a-t-il prévenu. « Il faudra modifier d’autres choses pour garder notre capacité de payer. »
Michèle Lacombe s’est aussi jointe au débat en rappelant que la Ville et la population ont donné leur support à des projets semblables pour le Colisée Cardin, la piscine municipale et, plus récemment, pour le club AltiGym. « Oui aux sports? D’accord. Oui aux jeunes? D’accord. Non à la culture? Pas d’accord! », a-t-elle tranché avant de conclure que bien que le conseil était divisé à ce sujet, il allait se rallier à la cause afin d’en faire profiter la population.
« Je préfère avoir une salle de 400 personnes pleine qu’une salle de 700 places à moitié vide. » Le conseiller Alain Maher
De l’autre côté de la salle
Plusieurs citoyens présents à la rencontre se sont aussi prononcés lors de la période de questions.
Parmi ceux-ci, M. Piché a notamment mentionné que le conseil comptait « deux, trois personnes réalistes. Les autres dorment sur le chloroforme ». Tout en soulignant l’endettement de la Ville, le citoyen a demandé au maire s’il pouvait s’assurer que le projet respecterait le budget alloué. Le maire a répliqué que M. Piché devrait visiter la salle pour noter l’ampleur des travaux à réaliser. Mme Bastiani a poursuivi sur la lancée du premier magistrat en réaffirmant que ce projet sera mené à bout. « Il va réussir! », a-t-elle tonnée.
M. Berthiaume, un ancien conseiller de la Ville, s’est dit content que Sorel-Tracy s’attarde finalement au sort du Marché Richelieu et de la salle George-Codling, même si ce projet divise tant les gens. Lui aussi avait certaines questions en ce qui concerne le financement des travaux, notamment le règlement de l’emprunt de 1,8 M$ de la Ville. M. Dauplaise et Mme Bastiani affirmeront que les détails entourant l’emprunt ne sont toujours pas connus, mais seront précisés lors de la prochaine séance du conseil.
Un autre citoyen, M. Cousineau, aurait plutôt opté pour un retour aux sources pour l’édifice. « Le Marché Richelieu devrait revenir à sa vocation originale : la culture… des agriculteurs! » Le maire lui a répliqué qu’il travaillait justement sur un projet pour ramener les kiosques d’agriculteurs dès l’été prochain et qu’il le présenterait au conseil très bientôt.
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