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Blaine Higgs laisse la porte ouverte à des changements dans sa réforme de l'immersion

durée 14h44
2 février 2023
La Presse Canadienne, 2023
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2023

FREDERICTON — Une association de parents du Nouveau-Brunswick salue la déclaration du premier ministre selon laquelle la réforme proposée du programme d'immersion française dans les écoles «n'a jamais été définitive».

Chris Collins, directeur de la section du Nouveau-Brunswick de la «Canadian Parents for French», trouve encourageant de voir le premier ministre Blaine Higgs adoucir sa position dans ce dossier.

«Nous en sommes très encouragés, mais nous ne sabrons pas encore le champagne, déclarait M. Collins mercredi soir. Les gens du Nouveau-Brunswick se sont prononcés très clairement à ce sujet: ils veulent que le gouvernement recule. Et nous espérons que ça se produira d'ici peu.»

Le premier ministre Higgs a déclaré aux journalistes mercredi que les plans de son gouvernement pour réformer le programme d'immersion française n'étaient pas définitifs et qu'il prendrait une décision basée sur les recommandations du ministère de l'Éducation.

En vertu des changements proposés, qui doivent être mis en œuvre à l'automne, les élèves de la maternelle et du primaire passeraient la moitié de la journée à apprendre en français, alors que ce taux est actuellement de 90 %.

Cette réforme ferait aussi passer de 50 % à 40 % le temps que les élèves du secondaire en immersion consacrent à l'apprentissage en français.

«Ça n'a jamais été une chose définitive, a déclaré M. Higgs mercredi. Si c'était le cas, il n'aurait pas été très utile de tenir des consultations. Il s'agissait plutôt de demander: "y a-t-il un autre moyen d'obtenir de meilleurs succès?"»

Le gouvernement a déclaré que l'objectif de ses réformes était de s'assurer que tous les diplômés du secteur anglophone ont au moins un «niveau conversationnel» de français. Le Nouveau-Brunswick se targue d'être la seule province officiellement bilingue au Canada, mais le gouvernement déplore que la plupart des jeunes diplômés anglophones ne puissent pas parler français.

Consultations publiques

Le gouvernement a récemment tenu une série de consultations publiques sur sa réforme, dont une réunion le mois dernier dans la capitale, Fredericton, au cours de laquelle presque tous ceux qui se sont exprimés ont critiqué le modèle proposé. 

Lors de cette séance, le ministre de l'Éducation, Bill Hogan, a déclaré que le gouvernement recueillerait des données et formulerait des recommandations, qui seraient communiquées «dès que possible». Le ministre n'a pas voulu par la suite estimer devant les journalistes le taux d'approbation de cette réforme.  

M. Higgs a déclaré mercredi qu'il attendait avec impatience les recommandations. «Nous avons entendu beaucoup de commentaires. Beaucoup d'informations ont été partagées et je pense que le ministre, le sous-ministre et le ministère évaluent tout cela maintenant.

«Je n'ai pas eu de proposition finale ni de suggestion sur les prochaines étapes. Le ministre et moi, ainsi que les gens du ministère, nous allons nous rencontrer à ce sujet et, évidemment, il y aura probablement d'autres discussions au sein du cabinet et du caucus, puis nous déciderons en fonction des recommandations.»

M. Collins a déclaré que l'immersion française au Nouveau-Brunswick pourrait être améliorée en attirant plus d'enseignants, afin de rendre le programme accessible à plus d'élèves.

Selon lui, le gouvernement Higgs commettrait un «suicide politique» s'il s'accrochait à cette réforme telle que proposée. 

La décision du gouvernement Higgs de réformer le programme d'immersion dès septembre prochain a notamment provoqué la démission, en octobre, du ministre de l'Éducation Dominic Cardy.

Dans sa lettre de démission, M. Cardy reprochait à son chef d'avoir agi trop rapidement et d'avoir ignoré les données probantes montrant que le programme actuel fonctionnait très bien.

Le président de la Société de l'Acadie du Nouveau-Brunswick, Alexandre Cédric Doucet, a aussi dénoncé le projet de réformer ce qui constitue selon lui une réussite canadienne. «Je pense qu'une attaque contre le programme d'immersion française est une attaque contre les langues officielles», déclarait-il en novembre.

Hina Alam, La Presse Canadienne