Churchill Falls: une bonne entente pour T.-N.-L. et pour le Québec, réaffirme Legault


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Par La Presse Canadienne, 2025
QUÉBEC — Le premier ministre François Legault se porte à la défense de l'entente de principe sur l'énergie conclue avec Terre-Neuve-et-Labrador, alors que le nouveau gouvernement de cette province s'engage à la soumettre à un examen indépendant.
Les électeurs de Terre-Neuve-et-Labrador ont porté au pouvoir le Parti progressiste-conservateur dirigé par Tony Wakeham, mardi, évinçant ainsi les libéraux qui dirigeaient la province depuis dix ans.
Dans les derniers mois, M. Wakeham a émis des réserves au sujet de l'accord provisoire conclu entre Hydro-Québec et Newfoundland and Labrador Hydro concernant l'énergie produite au Labrador.
Dans son discours de victoire, mardi soir, le nouveau premier ministre a confirmé qu'il fera examiner le projet d'accord par des experts indépendants, conformément à une recommandation d'une enquête publique.
Au lendemain de l'élection de M. Wakeham, M. Legault s'est tourné vers les réseaux sociaux pour le féliciter.
Dans son message, il s'est dit «convaincu» que l’entente de principe sur le développement énergétique du Labrador est «bénéfique tant pour Terre-Neuve-et-Labrador que pour le Québec».
«Soyez assuré de notre entière disposition pour poursuivre notre collaboration avec Terre-Neuve-et-Labrador», a écrit M. Legault sur X.
Ressentiment
Annoncée en grande pompe en décembre 2024, l'entente de principe prévoit qu'Hydro-Québec paiera beaucoup plus cher l'électricité produite par la centrale de Churchill Falls, que le gouvernement québécois a aidé à construire à la fin des années 1960.
L'accord devrait également déboucher sur de nouveaux projets hydroélectriques le long du fleuve Churchill, dont l’augmentation de la puissance de la centrale actuelle, l'ajout d'une deuxième centrale à Churchill Falls et la construction d'une centrale à Gull Island.
Il mettra aussi fin, 16 ans plus tôt que prévu, au contrat actuel de Churchill Falls, qui permet à Hydro-Québec d'acheter la majorité de l'électricité produite par la centrale à des prix défiant toute concurrence.
Ce contrat, signé en 1969, est jugé injuste par les Terre-Neuviens depuis plusieurs décennies.
Or, M. Wakeham estime que les informations publiées jusqu'ici ne permettent pas de savoir si le nouveau protocole d'entente est le meilleur accord possible pour Terre-Neuve-et-Labrador.
«J'exigerai un examen véritable et indépendant, dont les conclusions seront rendues publiques», a promis M. Wakeham mardi soir devant ses partisans.
«Je m'appuierai sur cet examen pour modifier cet accord ou en exiger un meilleur. Compte tenu des enjeux générationnels, je ne signerai aucun accord que les habitants de Terre-Neuve-et-Labrador n'approuveront pas par référendum», a-t-il tranché.
225 milliards $
L'entente avec le Québec a été signée par le premier ministre libéral de l'époque à Terre-Neuve-et-Labrador, Andrew Furey, qui a démissionné le printemps dernier.
Son successeur, John Hogan, a défendu l'accord provisoire pendant la campagne électorale, estimant qu'il pourrait injecter 225 milliards $ dans les caisses de la province sur 50 ans.
Mardi soir, M. Hogan a invité le nouveau premier ministre Wakeham à «maintenir le cap» dans le dossier de Churchill Falls.
«C'est la meilleure occasion d'assurer l'avenir de notre province, a-t-il argué. Écoutez donc les experts. Il n'y a pas de meilleur accord, mais il y a un meilleur avenir pour notre province.»
Les travaux préparatoires et les négociations pour en arriver à une entente finale se sont poursuivis pendant la campagne. L'objectif est de ratifier le projet d'entente d'ici avril 2026.
M. Legault a déjà fait valoir que l'entente avec Terre-Neuve-et-Labrador est «de loin» celle dont il est «le plus fier».
La Presse Canadienne