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Fiasco SAAQclic: le premier ministre François Legault témoignera ce mardi

durée 11h00
1 septembre 2025
La Presse Canadienne, 2025
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3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2025

QUÉBEC — C'est ce mardi que le premier ministre François Legault livrera un témoignage fort attendu à la commission Gallant chargée d'enquêter sur le fiasco SAAQclic.

Après des mois de travaux, la commission souhaite maintenant entendre le chef du gouvernement sur ce qu'il savait des problèmes liés au projet informatique de la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ).

Ce projet, nommé CASA, qui comprend la plateforme SAAQclic, devrait coûter aux contribuables au moins 1 milliard $, soit 500 millions $ de plus que prévu, a trouvé le Vérificateur général du Québec.

Or, le cabinet du premier ministre aurait été informé d'un risque de dépassements de coûts dès 2020, si l'on se fie aux témoignages entendus à la commission.

L'ex-secrétaire général Yves Ouellet, qui travaillait directement sous l'autorité de M. Legault, aurait notamment été avisé en septembre 2022 d'un manque à gagner de 222 millions $ pour livrer la plateforme SAAQclic.

M. Ouellet, ainsi que le chef de cabinet du premier ministre, Martin Koskinen, ont également été appelés à témoigner à la commission cette semaine. M. Legault a jusqu'ici toujours plaidé l'ignorance.

Au cours des derniers jours, pas moins de cinq ministres du gouvernement Legault ont défilé devant les procureurs chargés de faire toute la lumière dans cette affaire.

La ministre des Transports, Geneviève Guilbault, a notamment dû expliquer le courriel qu'elle a envoyé au premier ministre Legault en décembre 2024, dans lequel elle se plaint d'un «merdier» à la SAAQ.

Rare témoignage d'un PM

Il est rare qu'un premier ministre en exercice soit appelé à témoigner devant une commission d'enquête publique, même si cela s'est déjà produit par le passé.

Selon les informations colligées par la Bibliothèque de l'Assemblée nationale:

- en 1891, Honoré Mercier avait dû aller s'expliquer à la commission royale d'enquête sur l'affaire du chemin de fer de la baie des Chaleurs (commission Jetté);

- en 1908, Lomer Gouin a témoigné à la commission royale chargée de faire enquête sur (...) la vente d'un bloc de terrain dans la région du lac Abitibi (commission Langelier);

- en 1922, Louis-Alexandre Taschereau avait comparu à la commission royale d'enquête sur l'administration de la justice en ce qui regarde l'affaire du meurtre de Blanche Garneau (commission Archibald-Robidoux);

- en 1999, Lucien Bouchard était allé à la commission d'enquête sur des allégations relatives à la divulgation de renseignements fiscaux et de nature confidentielle (commission Moisan);

- et en 2010, Jean Charest a témoigné à la commission d'enquête sur le processus de nomination des juges du Québec (commission Bastarache).

Plus récemment, en 2022, l'ex-premier ministre du Canada Justin Trudeau est allé livrer sa version des faits à la commission sur l'état d'urgence, puis à celle sur l'ingérence étrangère en 2024.

Les plans de Legault bousculés

Cette convocation devant la commission Gallant bouscule quelque peu les plans de François Legault, qui devait procéder à un remaniement ministériel.

La semaine dernière, le premier ministre a indiqué que le remaniement se ferait plutôt «cet automne», relançant les rumeurs voulant qu'il proroge la session parlementaire censée débuter le 16 septembre.

À un an des prochaines élections générales, M. Legault souhaite présenter aux Québécois une image de renouveau, alors que son gouvernement connaît une très forte baisse dans les sondages.

Selon l'agrégateur de sondages Qc125, si les élections avaient lieu aujourd'hui, la CAQ de François Legault récolterait entre zéro et trois sièges. Elle en détient actuellement 86.

Caroline Plante, La Presse Canadienne