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L'année 2026 pourrait redéfinir les relations entre le Canada et les États-Unis

durée 09h52
27 décembre 2025
La Presse Canadienne, 2025
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2025

WASHINGTON — L'année 2026 pourrait redéfinir les relations entre le Canada et son puissant voisin américain.

Plusieurs facteurs pourraient y contribuer: l'accord de libre-échange Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM) fera l'objet d'un examen et les élections de mi-mandat pouvant redonner le contrôle du Congrès aux démocrates. Si c'était le cas, la tentation serait grande pour les élus américains de limiter les pouvoirs du président Donald Trump.

«Les élections de mi-mandat sont habituellement mauvaises pour le président en place», rappelle Matthew Lebo, un professeur de sciences politiques de l'Université Western, à London.

Les démocrates doivent réaliser quatre gains pour contrôler le Sénat. La tâche sera difficile, mais elle ne sera pas impossible. Ils ont de plus grandes chances d'obtenir la majorité à la Chambre des représentants.

«Si les démocrates deviennent majoritaires à la Chambre et au Sénat, cette victoire sera une grande affaire!, s'exclame le Pr Lebo. Par exemple, la question de la destitution de M. Trump pourrait resurgir. L'examen des décisions présidentielles sera sans doute à l'agenda.»

Fen Osler Hampson, un professeur en relations internationales de l'Université Carleton et coprésident du Groupe d'experts sur les relations canado-américaines, convient que l'avenir pourra être déterminé par les résultats des élections au Congrès.

Le Pr Hampson met en garde les Canadiens qui croient que le retour des démocrates au Congrès permettra d'éradiquer le protectionnisme. Selon lui, c'est un vœu pieux. Les idées néo-libérales soutenant le libre-échange sont beaucoup moins populaires aux États-Unis.

Mais une victoire démocrate au Congrès pourrait limiter M. Trump dans la vaste utilisation des pouvoirs de l'exécutif, notamment sur la question des droits douaniers.

Et peu importe les renversements politiques aux États-Unis, le Canada n'échappera pas à une révision de l'ACEUM.

M. Trump s'est plaint du système de gestion du secteur laitier au Canada et des politiques agricoles. Il a affirmé que les Américains n'avaient besoin d'aucun produit canadien. Il a laissé entendre que l'ACEUM n'était qu'une «entente transitoire».

Selon le Pr Hampson, ces irritants «seront placés sous un microscope pendant les prochaines négociations».

«Cela revient de négociation en négociation. Nous avons pu repousser ces attaques dans une certaine mesure. Cela sera beaucoup plus difficile cette fois-ci. Nous ferons mieux de nous y préparer.»

L'entente tripartite ouvre trois chemins pour l'avenir: les partenaires peuvent la renouveler pour 16 ans supplémentaires, se retirer de l'entente ou décider de ne pas la renouveler sans s'y retirer, ce qui déclencherait une révision annuelle et un autre processus de négociations.

Christopher Sands, directeur du Centre des études canadiennes de l'Université Johns Hopkins, dit s'attendre à ce que les États-Unis veuillent poursuivre les négociations.

Il croit que l'administration Trump y verra «une occasion d'obtenir plus de concessions d'Ottawa et de Mexico». Les États-Unis estiment que le Canada et le Mexique resteront à la table des négociations afin de préserver la chance d'un renouvellement de l'accord sous une prochaine administration.

L'incertitude prolongée nuira aux investissements et aux économies des trois pays, note le Pr Sands. «Le chemin devant nous sera difficile, prévoit-il. Mon espoir réside en une trêve nord-américaine fondée sur l'ACEUM. Les négociations pourraient résoudre tous les problèmes commerciaux qui surgiront après les élections de mi-mandat.»

Kelly Geraldine Malone, La Presse Canadienne