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La GRC en N.-É. a utilisé des polygraphes dans la recherche de deux enfants disparus

durée 18h01
11 juin 2025
La Presse Canadienne, 2024
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

LANSDOWNE STATION — Des agents de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) enquêtant sur la disparition de deux enfants néo-écossais affirment que certaines des personnes interrogées par la police dans le cadre de cette affaire ont subi des tests du détecteur de mensonges.

Jack Sullivan, quatre ans, et Lilly Sullivan, six ans, ont disparu le 2 mai de leur résidence de Lansdowne Station, en Nouvelle-Écosse, à environ 60 kilomètres à l'est de Truro. L'affaire a suscité l'émoi dans toute la province, des centaines de bénévoles formés ayant sillonné la zone densément boisée entourant la maison familiale. Les équipes de recherche et sauvetage ont été assistées par des hélicoptères, des drones et des appareils d'imagerie thermique.

Lors d'une conférence de presse virtuelle mercredi, la GRC n'a pas souhaité discuter des résultats des tests du détecteur de mensonges, appelés polygraphes, ni préciser combien des 54 personnes interrogées par la police y avaient participé. Les polygraphes mesurent les fluctuations du système nerveux d'une personne lorsqu'elle répond à des questions, afin d'évaluer la véracité de ses réponses.

«La Section des contrôles de sincérité est mobilisée», a précisé le caporal Guillaume Tremblay aux journalistes à propos de l'une des nombreuses unités de la GRC participant à l'affaire. «Ces enquêtes comportent de multiples facettes et les experts examinent chaque question et réponse fournie par ces personnes, ce qui pourrait orienter l'enquête.»

La GRC a indiqué que des membres des familles des enfants disparus figurent parmi les personnes interrogées par la police. Daniel Martell, le beau-père des enfants, a déclaré à La Presse Canadienne le 28 mai s'être entretenu longtemps avec la police et avoir proposé de se soumettre au polygraphe.

«J'ai réussi mon test polygraphique», avait-il alors déclaré.

La GRC a refusé de confirmer ou d'infirmer si M. Martell avait subi un polygraphe.

Thomas Mauriello, consultant judiciaire et expert en polygraphie établi aux États-Unis, a indiqué lors d'une récente entrevue qu'il était peu probable que la police communique les résultats à une personne ayant subi le test. Ces tests ne sont généralement pas admissibles en preuve devant les tribunaux, mais la police continue de les utiliser pour orienter les enquêtes, a-t-il ajouté.

«On l'utilise souvent dans les affaires criminelles pour éliminer des personnes… Le polygraphe est un excellent outil d'enquête, mais c'est tout. Il fournit simplement des informations pour vous aider à décider du temps et des efforts à consacrer à un aspect ou à une personne en particulier dans une affaire», a-t-il mentionné.

Thomas Mauriello a expliqué que les polygraphes mesurent les modifications du système nerveux sympathique, qui prépare le corps aux réactions de combat ou de fuite: «Lorsque vous percevez une menace, qu'elle soit physique ou psychologique, votre système nerveux sympathique prend le contrôle de votre corps pour vous préparer à combattre ou à fuir. C'est ce que mesure le polygraphe.»

Par ailleurs, Guillaume Tremblay a indiqué que la police avait récemment fouillé «chaque aspect» de la roulotte où vivaient les enfants disparus avec leur mère, son conjoint et le bébé du couple. La GRC a également fouillé les terrains, les dépendances et les fosses septiques, les puits, les puits de mine et les ponceaux à proximité.

Il n'a pas précisé si les enquêteurs avaient trouvé des éléments de preuve pertinents à l'enquête.

Dans un communiqué de presse, la GRC a annoncé mercredi avoir obtenu l'autorisation judiciaire de saisir et d'examiner du matériel et des dispositifs susceptibles de contribuer à son enquête. Un fonctionnaire du tribunal a précisé que tous les documents sont sous scellés.

La GRC a indiqué qu'au moins 11 unités de la GRC travaillent sur l'affaire, dont l'unité des crimes majeurs, les services d'identité judiciaire, le service d’analyse criminelle et le groupe des sciences du comportement.

M. Tremblay a ajouté que la GRC encourage les gens à les contacter et que 488 informations avaient d'ailleurs été reçues à ce jour.

«Nous veillons à ce que rien ne soit oublié. Nous sommes déterminés à faire le nécessaire pour retrouver Lilly et Jack, ce qui pourrait prendre plus de temps que nous l'espérions tous», a-t-il déclaré.

La Presse Canadienne