La GRC saisit 56 millions $ en démantelant une plateforme de cryptomonnaie illégale


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Par La Presse Canadienne, 2025
MONTRÉAL — Les policiers fédéraux ont démantelé une plateforme d’échange de cryptomonnaie illégale dont les serveurs se trouvaient ici même au Canada. Du même coup, la Gendarmerie royale du Canada (GRC) a pu réaliser ce qui est devenu la plus importante saisie de cryptomonnaies jamais effectuée au Canada, soit une valeur totalisant 56 millions de dollars canadiens.
Il s’agit également de la première fois qu’une plateforme d’échange de cryptomonnaies est démantelée par les autorités au Canada. «Les serveurs qui permettaient à cette plateforme de faire ces opérations étaient situés au Canada», a expliqué le sergent Mathieu Lagarde de la GRC, en entrevue avec La Presse Canadienne.
«On a donc procédé à la saisie de ces serveurs et ensuite, on a procédé à la saisie des crypto actifs qui étaient contrôlés par la plateforme d’échange.»
La plateforme en question, TradeOgre, faisait l’objet d’une enquête de l’Équipe spécialisée en blanchiment d’argent de la GRC depuis juin 2024 après que celle-ci eut reçu une information de la part d'Europol.
Anonymité recherchée
Selon la GRC, le site contrevenait aux lois et réglementations canadiennes, notamment parce qu’il n’était pas enregistré auprès du Centre d'analyse des opérations et déclarations financières du Canada (CANAFE) en tant qu’entreprise de services monétaires et, surtout, parce qu’il ne faisait pas l’identification de ses clients.
Cette façon de procéder répondait parfaitement aux besoins de criminels, selon le sergent Lagarde. «Ce qui rendait la plateforme attirante et en même temps illégale, c'est que parce qu’elle n'identifiait pas ses clients, les gens qui l'utilisaient se sentaient vraiment en sécurité puisque c'était relativement impossible d'être capable de retracer les fonds et de les relier à eux.»
Les enquêteurs ont donc des raisons de croire que la majorité des fonds transigés sur TradeOgre serait d’origine criminelle. L’anonymisation de sa clientèle, une tactique empruntée par les organisations criminelles, favorise le blanchiment d’argent.
Aucune arrestation n’a été faite jusqu’ici, mais les informations contenues dans les transactions effectuées sur la plateforme seront analysées et la GRC précise que des accusations pourraient être déposées ultérieurement. L’enquête se poursuit.
Pierre Saint-Arnaud, La Presse Canadienne