Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

Miller se dit blessé par la sortie de Legault, jugeant avoir fait ses preuves

durée 10h51
3 décembre 2025
La Presse Canadienne, 2025
durée

Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2025

OTTAWA — Le nouveau ministre responsable des Langues officielles dans le gouvernement de Mark Carney, Marc Miller, se dit blessé par les commentaires du premier ministre du Québec, François Legault, qui l'a accusé d'être «une honte» et de répandre «des conneries».

«Ça me blesse», a dit mercredi celui qui vient d'effectuer un retour au conseil des ministres en remplacement de Steven Guilbeault, qui a claqué la porte du cabinet.

M. Miller juge surprenant la sortie de M. Legault après qu'il eut exprimé des bémols concernant la discussion au sujet du déclin du français au Québec.

«C’est bizarre en plus parce que j’ai fait partie d’un gouvernement qui a reconnu le déclin du français partout au Canada, incluant au Québec, et a modifié la Loi sur les langues officielles en conséquence», a-t-il dit en se rendant à la réunion hebdomadaire du caucus libéral, à Ottawa.

Celui qui a aussi succédé à M. Guilbeault en tant que ministre de la Culture et de l'Identité canadienne a par ailleurs vanté des investissements de 4,1 millions $ prévus dans le budget 2025.

«Je pense que c’est beau de parler, mais, tsé, j’ai fait mes preuves, puis ce sont des preuves qui parlent d’elles-mêmes», a-t-il ajouté avant de soutenir qu'il ne souhaitait pas «personnaliser le débat».

«Dans mon rôle précédent comme ministre de l’Immigration, j’ai doublé l’immigration francophone au Canada et j’ai envoyé 800 millions $ au Québec justement pour la francisation», a dit M. Miller.

La veille, le ministre avait maintenu des nuances qu'il avait tenu à exprimer dès 2023 quant au déclin du français au Québec. «Ce que je refuse, c'est ce catéchisme que veulent certains partis politiques pour dire que le français est en recul total», avait-il déclaré.

Il a fait valoir que «la réalité, dans tout ça, c'est qu'il y a de bonnes nouvelles, notamment les nouvelles depuis plusieurs décennies grâce à la loi 101» et «grâce à l'entente Canada-Québec» qui a conféré plusieurs pouvoirs à la province en matière d'immigration, entre autres pour prioriser les nouveaux arrivants francophones.

«Le français, je vais le répéter, est immensément fragile en Amérique du Nord, et il faut le protéger», a ajouté M. Miller, qui est aussi devenu ministre de la Culture et de l'Identité canadienne.

Appelé à préciser à quel niveau il reconnaît le déclin du français, le ministre a répondu que cela est le cas pour la «langue parlée à la maison» et, «de façon statistique, au travail».

«Il faut faire un effort supplémentaire», a-t-il tranché.

M. Miller a montré des signes d'exaspération quant à «la politisation de l'enjeu». «Je pense que c'est utilisé pour des raisons identitaires, et je pense que, comme Québécois, je suis assez tanné de ce débat qui est généralement assez identitaire», a dit l'élu de Ville-Marie—Le Sud-Ouest—Île-des-Soeurs.

Ce sont ces commentaires de M. Miller qui ont fait sortir M. Legault de ses gonds.

«Marc Miller, c'est une honte pour tous les Québécois, a-t-il tonné mardi en se rendant à la période des questions. Je ne sais pas comment il va faire pour se présenter dans une activité culturelle au Québec après avoir dit des conneries comme ça.»

- Avec des informations de Caroline Plante

Émilie Bergeron, La Presse Canadienne