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Nombre record de femmes élues à l'Assemblée nationale

durée 14h38
4 octobre 2022
La Presse Canadienne, 2022
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Par La Presse Canadienne, 2022

QUÉBEC — Le scrutin du 3 octobre 2022 passera à l'histoire pour être celui ayant permis au plus grand nombre de femmes jamais vu de se faire élire à l'Assemblée nationale.

Des 125 députés qui composeront la nouvelle Assemblée nationale du Québec, on en comptera désormais 58 de sexe féminin, soit 46 % du total. Le Québec n'a toujours pas atteint la parité hommes-femmes, mais s'en approche toujours un peu plus. En 2018, on comptait 42 % d'élues

Dans les différents caucus présents au parlement, la proportion de femmes va varier. Elle sera plus importante chez les libéraux de Dominique Anglade, avec 62 % d'élues, soit 13 femmes sur 21 députés élus ou réélus lundi soir. Pourtant, même s'il est dirigé par une féministe convaincue, le PLQ présentait moins de femmes en 2022 qu'en 2018, dont la proportion est passée de 44 % à 41 % de candidates.

À la Coalition avenir Québec (CAQ), qui formera un gouvernement majoritaire, on verra 41 élues, soit 45 % du caucus de François Legault, qui comptera au total 90 députés. Dans les jours qui viennent, avec plus d'une quarantaine de députés de sexe féminin, le premier ministre Legault aura donc l'embarras du choix pour faire accéder un grand nombre de femmes au conseil des ministres, si tel est son désir.

Le plus ouvertement féministe des partis, Québec solidaire (QS), qui a dans ses statuts de présenter autant de femmes que d'hommes, aura paradoxalement la plus faible proportion d'élues, avec quatre femmes sur 11 députés, soit 36 %. Avant la dissolution de la Chambre, en août, le caucus de QS comptait cinq hommes et cinq femmes.

Quant au Parti québécois (PQ), il n'a réussi qu'à faire élire trois députés, trois hommes, tandis que le Parti conservateur du Québec (PCQ) d'Éric Duhaime, qui avait la plus faible proportion de candidates, soit 37 %, n'a fait élire aucun député lundi soir. Le chef du parti, qui ne partage pas l'objectif de parité, ne s'était pas engagé à atteindre un nombre minimal.

L'Assemblée nationale accueillera pour la première fois une femme autochtone, Kateri Champagne Jourdain, nouvelle députée caquiste de Duplessis, une circonscription de la Côte-Nord longtemps représentée par la péquiste Lorraine Richard. 

La nouvelle députée est issue de la communauté innue de Uashat Mak Mani-utenam. Dans le passé, un seul Autochtone a franchi le seuil du Salon bleu, et brièvement: Alexis Wawanoloath, pour le Parti québécois dans Abitibi-Est, de 2007 à 2008.

Québec solidaire, qui présentait six candidats issus des Premières Nations, misait beaucoup sur Maïtée Labrecque-Saganash, dans Ungava, mais elle a mordu la poussière au profit du député réélu de la CAQ, Denis Lamothe.

Relation directe de cause à effet: le nombre record d'élues lundi soir fait suite au nombre record de candidatures féminines durant la campagne électorale qui a pris fin lundi. Il est bien connu qu'il est toujours plus difficile de recruter des femmes en politique. La plupart des partis ont multiplié les efforts cette fois-ci pour inverser la tendance. 

Deux partis, la CAQ et QS, avaient chacun 69 femmes sur les rangs, soit 55 % de l'équipe de candidats. On est bien loin de l'élection de 2014, quand l'équipe de François Legault ne comptait que 21 % de femmes, se classant au dernier rang des quatre grands partis.

En 2018, les quatre grands partis s'étaient tous engagés à atteindre la zone de parité, soit un minimum de 40 % de candidates dans leur équipe et tous avaient respecté leur engagement. La CAQ et QS affichaient 52 % de candidatures féminines, tandis que le PQ franchissait de justesse la barre des 40 %.

Les perdantes

Durant la campagne qui a pris fin lundi, plusieurs femmes de qualité étaient candidates, espérant faire ou conserver leur place à l'Assemblée nationale, mais ont dû accepter la défaite. Toute énumération est arbitraire, mais parmi celles qui ont subi la défaite, notons, dans le camp libéral, les noms d'Isabelle Melançon (Verdun), qui pourrait envisager un recomptage judiciaire en raison d'une lutte serrée, Maryse Gaudreault (Hull), deux députées qui ont su se démarquer, et une recrue, l'ex-mairesse de Magog Vicky May-Hamm (Orford). Dans le camp caquiste, notons les noms de l'ex-mairesse de Longueuil et analyste politique Caroline St-Hilaire (Sherbrooke), et l'avocate Audrey Murray (Maurice-Richard). Dans l'équipe solidaire, notons les noms de la médecin spécialiste en santé publique Mélissa Généreux (Saint-François), Émilise Lessard-Therrien (Rouyn-Noranda-Témiscamingue), qui a mené le dossier de la Fonderie Horne, et Jeanne Robin (Taschereau), impliquée dans les enjeux de transport collectif, et au PQ, Mégane Perry Mélançon, jeune députée sortante de Gaspé. 

Jocelyne Richer, La Presse Canadienne