Un projet de loi ontarien pourrait permettre aux députés de célébrer des mariages


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Par La Presse Canadienne, 2024
TORONTO — Deux députés progressistes-conservateurs de l'Ontario proposent de supprimer une couche de bureaucratie et de permettre aux élus provinciaux comme eux de célébrer plus facilement des mariages.
Un projet de loi d'initiative parlementaire de Matthew Rae et Dave Smith accorderait automatiquement à un député le pouvoir de célébrer les mariages après avoir donné un avis écrit de son intérêt, sans avoir à passer par une municipalité comme c'est le cas pour la plupart des célébrants non religieux.
«Toutes les municipalités ne confient pas la célébration des mariages à leur greffier. Si vous souhaitez un mariage civil, vous devez donc passer par un juge de paix ou un juge, a expliqué M. Smith. Dans certaines circonscriptions plus nordiques, plus éloignées et plus rurales, l'accès à un juge de paix ou à un juge est plus difficile, et j'ai simplement vu cela comme une question de paperasserie. Nous avons la capacité d'apporter ce changement. Cela n'a vraiment aucun effet négatif. Alors, pourquoi ne pas le faire ?»
M. Rae a indiqué que les couples fiancés s'adressent parfois aux élus — y compris lui-même — pour leur demander de célébrer leur mariage, pensant que cette possibilité leur est automatiquement accordée, comme aux juges.
«Certains sont des membres de ma famille et des amis qui vivent dans ma circonscription, a-t-il dit. Évidemment, ils trouvent que ce serait plutôt bien que leur député provincial célèbre la cérémonie (…) (c'est) simplement un autre service provincial qu'un député local peut choisir d'offrir à ses électeurs s'il le souhaite. C'est donc vraiment un petit plus pour votre journée.»
Matthew Rae a personnellement profité de ce petit plus lors de son mariage l'année dernière, en faisant appel à Bill Walker, ancien député provincial de Bruce-Grey-Owen Sound, comme célébrant.
Quand il s'agit de politiciens et de mariages, M. Walker est l'homme de la situation, ont affirmé MM. Smith et Rae.
Bill Walker a suivi toute la procédure habituelle pour devenir célébrant de mariage civil, ce qui comprend une désignation par un greffier municipal, et estime avoir célébré plus de 70 mariages en quelques années seulement.
«C'est une leçon d'humilité pour tout le monde de participer à leur journée spéciale, surtout si vous avez travaillé avec eux, ou avec mes filleules, a expliqué M. Walker. Difficile de faire mieux.»
L'activité parallèle de l'ancien député Walker en tant qu'officiant — il ne perçoit aucune rémunération — a débuté à la demande d'une de ses filleules.
«[Elle] pensait que nous avions le droit, en tant que député provincial, de célébrer des mariages, car Bill Murdoch, mon prédécesseur [en tant que député provincial de Bruce-Grey-Owen Sound], en célébrait ici depuis toujours, et je pense qu'elle pensait simplement que c'était une de ces choses qu'on doit faire, a-t-il dit. Mon autre filleule m'a dit : 'Eh bien, si tu l'épouses, tu dois m'épouser.'»
L'engouement a ensuite fait boule de neige — avec d'autres amis, la famille et le personnel de Queen's Park — et Bill Walker a une douzaine de mariages prévus cette année.
Le projet de loi permettrait aux politiciens provinciaux qui demandent l'autorisation de célébrer des mariages de conserver ce pouvoir pendant une année complète après leur départ. Ainsi, une élection anticipée comme celle que la province a connue plus tôt cette année et une défaite inattendue ne laisseraient pas un couple fiancé sans célébrant.
La plupart des projets de loi d'initiative parlementaire déposés proviennent des partis d'opposition, et comme celui-ci provient du caucus gouvernemental, il a peut-être plus de chances d'être adopté que la plupart. Cependant, MM. Rae et Smith ont indiqué que d'autres discussions et débats devraient avoir lieu à l'automne.
Si le projet de loi est adopté, Matthew Rae a affirmé qu'il n'était pas certain de vouloir célébrer des mariages, mais Dave Smith est partant.
«Je communiquerai probablement avec le ministre si le projet de loi est adopté et lui demanderai la permission de le faire, a-t-il ajouté. Chaque fois qu'on peut éliminer les obstacles pour les personnes qui souhaitent passer leur vie ensemble, pourquoi ne pas le faire ?»
Allison Jones, La Presse Canadienne