Vote sur le budget: le Bloc n'assume pas ses responsabilités, reproche Carney

Temps de lecture :
2 minutes
Par La Presse Canadienne, 2025
OTTAWA — Le premier ministre Mark Carney estime que le Bloc n'a pas assumé ses responsabilités envers les Québécois lorsqu'il a unanimement voté contre le budget libéral la veille, ce qui aurait pu provoquer la chute du gouvernement.
«Il y a une responsabilité pour tous les députés, y compris le Bloc. (...) On a une responsabilité dans la Chambre des communes de voter pour l'avenir. Pour l'avenir du Québec, l'avenir du Canada», a déclaré mardi M. Carney à son arrivée à la réunion du cabinet.
M. Carney a plaidé que le budget, qui a été adopté de justesse lundi, est «le plus grand investissement dans la culture francophone, québécoise et canadienne», mais aussi dans l'électricité propre au Québec dans l'histoire du Canada.
Le document prévoit aussi des transferts fédéraux au Québec de 29 milliards $, a-t-il noté, non sans se désoler inlassablement que «le Bloc est contre ça».
Les bloquistes ont critiqué l'ampleur du déficit affiché dans le budget, qui sera de 78,3 milliards $ en 2025-2026. Ils ont aussi déploré le fait que les libéraux n'aient pas acquiescé à leurs demandes, comme celle de hausser la pension de vieillesse pour les aînés de 65 à 74 ans.
Sur le réseau social X, peu avant le vote, M. Blanchet avait expliqué que si les libéraux collaboraient avec le Bloc — «nous, qui parlons pour le Québec sans prendre nos ordres de Toronto ou d’Edmonton» —, ils pourraient gagner leurs votes «sans intrigues glauques».
Le chef du Bloc, Yves-François Blanchet, compte répondre aux questions des journalistes en début d'après-midi.
«Les Canadiens ont parlé»
Devant la presse parlementaire, le ministre des Finances, François-Philippe Champagne, a renchéri aux propos du premier ministre.
«Les gens dans la rue parlent. Les Canadiens ont parlé. Ils ont parlé lors de la dernière élection», a-t-il insisté en réitérant que la population s'attend à ce que les élus fassent des «des choix responsables».
Quand au reproche d'avoir présenté un budget qui risquait de plonger le pays à nouveau en élections, il rétorque que «ce n'est pas moi qui joue avec le feu, c'est les partis d'opposition».
M. Champagne a réitéré que le moment était «critique» pour l'avenir du pays, alors qu'il lutte contre des droits de douane et manœuvre à travers des changements géopolitiques.
«C'est le temps de montrer de la stabilité, de la prévisibilité, et de faire des investissements, a-t-il dit. Je ne comprends pas ceux qui aujourd'hui peuvent se lever et voir leurs commettants et leur dire: ''on a voté contre plus d'infrastructures en santé alors que c'est un enjeu criant pour le pays''.»
Lundi soir, 170 députés se sont prononcés en faveur du budget et 168 contre. Le Bloc est le seul parti qui a unanimement voté contre. Les libéraux ont en revanche pu compter sur l'appui de la cheffe des Verts, Elizabeth May, mais aussi sur l'abstention de deux députés conservateurs et de deux néo-démocrates.
Michel Saba, La Presse Canadienne