Une grève mystère
Troisième grève des professionnelles et professionnels de l’éducation
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Par Catherine Deveault
Toujours insatisfaits des négociation pour le renouvellement des conventions collectives dans le milieu scolaire, près de 200 professionnels de l’éducation, membres du Syndicat des professionnelles et professionnels de la Montérégie (SPPM-CSQ), affilié à la Fédération des professionnelles et professionnels de l’Éducation du Québec (FPPE-CSQ), prennent à nouveau le chemin des piquets de grève.
Dans le but de faire écho à l’exaspération croissante de ses membres, la FPPE CSQ avait annoncé que des écoles partout au Québec seraient de nouveau fermées par des lignes de piquetage. Comme lors de la précédente journée de grève, la Fédération et ses syndicats avaient conservé le mystère quant aux endroits précis jusqu’au matin même.
« Les publicités teintées de demi-vérités dont nous inonde le gouvernement actuellement annoncent un ajout de ressources professionnelles. Même si cet ajout advenait réellement, nous prévoyons que ces postes ne trouveront pas preneurs et que c’est même l’inverse qui se produira. En choisissant d’apporter des correctifs salariaux visant seulement le groupe des enseignants, le gouvernement crée un déséquilibre qui mine le réseau de l’éducation au grand complet. Il crée des tensions invivables dans les équipes-écoles. Des profonds sentiments d’injustice et de colère se répandent parmi nos membres et le téléphone ne dérougit plus chez nous, surchargé d’appels de membres qui songent à quitter le bateau », soutient Raymonde Simard, vice-présidente au SPPM-CSQ.
Un réseau majoritairement féminin
Parce que le réseau de l’Éducation est composé majoritairement de femmes, c’est tout son personnel, autant professionnel, de soutien et enseignant, qui accuse un important retard salarial quand on le compare avec leurs homologues de la fonction publique, du parapublic et du privé. Ce retard entraine selon les syndicats de graves problèmes d’attractions et de rétention dans le réseau, dans tous les corps d’emplois qui contribuent tous à la réussite des élèves et au fonctionnement de l’école.
« Juin, c’est le moment de l’année où les centres de services planifient les effectifs et procèdent aux rondes d’affectations pour l’année scolaire prochaine. Nous sentons qu’un grand nombre de professionnels sont sur le point de se désister de leur poste et nous craignons des ruptures de services radicales dans la prochaine année. Le vrai mystère, ce sera de savoir combien il restera de professionnelles et professionnels à leur poste, en bout de course. Une question se pose : cherche-t-on à privatiser nos services? Au CSS des Hautes-Rivières, 3.8 postes de psychologues viennent d’être sauvés de l’abolition, in extremis. C’est une question qui concerne chaque québécois et chaque québécoise, parce que ce pourrait être l’enfant, le petit-enfant, le neveu, le cousin de chacun d’entre nous qui sera privé des services professionnels auxquels il a droit pour réussir, et ça, c’est inacceptable », conclut le président du SPPM-CSQ, Guy Boivin
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