Rencontrée lors d'un après-midi ensoleillé, on peut affirmer que la cohorte JET 2011 ne chôme pas. Lors de notre visite, quatre participants de la coopérative jeunesse se terraient dans les locaux du Centre Jeunesse Emploi de Sorel-Tracy pour terminer les préparatifs du 5 à 7 que la bande tiendra ce jeudi pour souligner la fin de la saison 2011 en compagnie de leurs parents, partenaires, clients et amis. Sous la supervision de l'animatrice coordonnatrice Évelyne Lecours, une bachelière en enseignement âgée de 24 qui participe à l'initiative pour un deuxième été.

Projet qui se remet en branle à chaque mois de juin depuis une quinzaine d'années, la coopérative JET est un projet estival qui réunit, chaque année, dix à quinze jeunes âgés de 14 à 16 ans qui sont désireux d'acquérir des expériences professionnelles sur le terrain. Choisis lors d'une entrevue de groupe, les coopérants retenus suivent tout d'abord quelques formations (notions de service à la clientèle, us et coutumes d'une coopérative, etc.) pour ensuite se joindre aux différents comités du projet (marketing, ressources humaines et finances). « Dans un contexte de coopérative, les jeunes ne sont pas des étudiants, mais bien des coopérants », spécifie Évelyne. « Ils ont donc davantage leur mot à dire sur les activités qui s'y déroulent ». Ainsi, après avoir monté eux-mêmes leurs dépliants promotionnels, les jeunes se mettent à la recherche de clients potentiels. « Bien sûr, on les encadre dans leurs démarches », ajoute Madame Lecours. « On rencontre des clients avec eux, on s'assure que les tâches qu'on leur confie sont sécuritaires, etc. » Une fois les clients trouvés, les animatrices de la coopérative disposent les contrats selon les compétences et disponibilités de chacun.

De l'expérience et des sous

En plus d'être payé pour leurs contrats (pouvant aller à des tâches ménagères jusqu'à des travaux d'aménagement paysagers), l'équipage de la Coop JET en apprend beaucoup... autant sur le marché du travail que sur leurs propres personnes. « J'ai appris que je pouvais être un peu plus leader que je le pensais », affirme Vincent Pouliot, 16 ans, président de l'édition 2011. Ses collègues, dont Estelle Gaumont, 15 ans, et Vincent Clavet, 16 ans, du comité marketing, abondent dans le même sens. « J'suis maintenant moi gênée avec les gens », clame la première. « Moi aussi! », rétorque Vincent avant d'ajouter que « ces expériences de travail, et les références de la Coop JET, m'ont permis de me trouver un autre travail il y a deux mois. » De son côté, Alexis Curate du comité finances a tiré profit des enseignements de la coopérative. « J'ai appris comment rédiger un bon CV! », s'exclame l'adolescent de 14 ans qui planche aussi à temps perdu sur un site web pour le collectif.

Moins de contrats, plus de travail, zéro préjugé

Bien que Madame Lecours note que la coopérative a fait affaire avec moins de clients cette année (20 contrats contre 23 l'année dernière), les jeunes coopérants se sont toutefois frottés à des projets plus exigeants pour des clients imposants comme le Festival de la gibelotte. Malgré de longues heures, le collectif croit avoir livré la marchandise. Les commentaires reçus par les animatrices du projet en témoignent. « C'est généralement positif », tranche Évelyne. « C'est arrivé qu'on nous mentionne qu'un jeune n'avait pas beaucoup travaillé, mais personne n'a demandé à être remboursé ou un truc du genre. Il faut dire que certains jeunes sont tout simplement moins autonomes que d'autres. Ils sont donc plus « passifs » dans ces cas-là. »

Vincent Pouliot, de son côté, croit qu'on devrait tout simplement stimuler ses copains pour les faire sortir de leur torpeur. « Si on donnait plus d'opportunités aux jeunes pour se trouver un emploi, je crois qu'ils voudraient travailler davantage. Personne dans mon entourage ne veut se pogner beigne pendant l'été! », tranche-t-il.

Et Alexis de conclure. «  Moi j'reviens l'année prochaine! »

Pour avoir plus de détails sur le 5 à 7 de la coopérative JET qui se tiendra ce jeudi au centre communautaire Notre-Dame (189 rue du Prince à Sorel-Tracy), on peut rejoindre l'équipe au 450 743-1441. 7$ par billet à la porte.