Les syndiqués d’ArcelorMittal manifestent (MISE À JOUR)

Par Sébastien Lacroix
Les travailleurs d’ArcelorMittal poursuivent leurs actions visant à mettre de la pression sur la compagnie afin qu’elle investisse à Contrecoeur de façon à sécuriser leurs emplois.
Hier, une importante manifestation s’est produite devant l’aciérie. « Il s’agissait d’une étape de notre stratégie. Nous avons commencé la campagne en novembre par la distribution de tracts à l’entrée. Il pourrait y avoir d’autres actions de posées », mentionne le président de la section locale des métallos, Claude Langlois.
« Ce que nous voulons, c’est que la deuxième et la troisième transformation se fassent ici et qu’il se crée des emplois pour faire tourner notre économie. Actuellement, la compagnie prend le minerai au Québec et l’envoie de l’autre côté, si bien que la première et la deuxième transformation se font outremer », déplore-t-il.
Le Syndicat craint également des pertes d’emplois si la compagnie n’investit pas sur ses équipements à Contrecoeur, comme ça s’était produit en 2008. À l’époque, ArcelorMittal avait promis d’investir 350 M$ pour la construction d’un laminoir à poutrelles. Ceci ne s’est jamais concrétisé avec comme résultat la mise à pied de 500 travailleurs.
Cette fois-ci, la compagnie a décidé de mettre sur la glace un investissement de 50 millions $ pour la modernisation du laminoir fil machine. « Nous craignons pour nos emplois, parce que si la compagnie ne fait pas d’investissement que va-t-il se passer? », s’interroge le président du syndicat.
« Depuis que la compagnie a acheté l’usine en 1994, il ne se fait que des investissements pour maintenir les équipements, indique-t-il. Présentement, les investissements vont tous pour Dofasco, à Hamilton. Nous voulons avoir notre part du gâteau pour demeurer compétitifs ».
« Il pourrait y avoir d’autres actions de posées. » Le président de la section locale des métallos, Claude Langlois
« Nous étions 1200 travailleurs quand la compagnie a acheté en 1994 et nous sommes rendus 500, indique Claude Langlois. Nous sommes très inquiets. Pour ce qui est des projections pour 2012, disons que nous y allons au quotidien ».
« La production fonctionne au ralenti à la coulée à brames. Nous fonctionnons à deux équipes alors qu’il y en a quatre en temps normal », ajoute le président, qui déplore que des fermetures temporaires entraîneront 100 mises à pied la semaine prochaine, puis 400 autres dans deux semaines.
MISE À JOUR: ArcelorMittal réagit
Rejoint au téléphone le lendemain du rassemblement, le directeur des communications et affaires publiques d'ArcelorMittal au Québec, M. Éric Tétrault, a affirmé que l'entreprise sympathisait avec la démarche du syndicat. « Honnêtement, on comprend très bien », a-t-il mentionné tout en rappelant que les relations entre le patronat et le syndicat sont très bonnes. « [Investir à Contrecoeur] est un vœu qu'on a aussi. On a les ressources à l'interne, des employés qualifiés, etc., mais pas les conditions externes », ajoute M. Tétrault en faisant référence à l'état du marché qui n'aurait pas évolué depuis 2008.
« On a bon espoir que les chiffres s'améliorent en 2012 par contre. », conclut-il.
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