Les Portes du Manoir : avenir incertain à Sorel-Tracy

Par Marilyne Champagne
L'usine soreloise Les Portes du Manoir, située sur la rue Saint-Jacques, dans le secteur Tracy, est en vente. Si l'entreprise ne trouve pas les moyens de relocaliser l'usine de portes et fenêtres dans la région, quelque 27 emplois pourraient être perdus.
Rappelons que le conseil de Ville de Sorel-Tracy a rejeté unanimement la demande de changement de zonage sollicitée par l'entreprise, en séance extraordinaire du conseil municipal, le 28 août dernier.
Cette demande visait à réduire la marge latérale sur la rue à 4,5 mètres au lieu de 9 mètres, comme l'exige le règlement de zonage actuel. Ainsi, Les Portes du Manoir aurait pu procéder à l'agrandissement de ses installations.
Les travaux que l'entreprise désirait réaliser touchaient la partie arrière de l'usine, dans le prolongement actuel du bâtiment.
Comme l'indique Marco Boulet, propriétaire des Portes du Manoir, des investissements de 500 000 $ à 600 000 $ étaient prévus et auraient amené la création de 10 nouveaux emplois.
Plaintes de citoyensBien que la recommandation faite au conseil municipal par le comité consultatif d'urbanisme (CCU) de la Ville de Sorel-Tracy était positive concernant la demande de changement de zonage, le conseil de Ville s'est pourtant rangé du côté des citoyens dont les maisons sont situées à proximité de l'usine.
« Je ne m'attendais pas à ce que la demande soit refusée au conseil, commente la présidente du CCU, la conseillère Dominique Ouellet. La décision du CCU en était une d'urbanisme et non pas économique ».
Pour le conseiller du quartier, Yvon Bibeau, agrandir la marge de zonage était synonyme de risques pour les habitants de la rue St-Gérard. « Avec les chariots élévateurs qui se promènent dans la rue et les différentes manœuvres dangereuses, l'agrandissement prévu augmentait les risques d'accident », estime-t-il. « La rue n'est pas faite pour de telles manœuvres, poursuit-il. Les citoyens ont déjà fait preuve de beaucoup de tolérance.»
De plus, il défend l'idée que les agrandissements prévus par l'entreprise pourraient conduire à la dépréciation des maisons. « En se bâtissant dans cette rue, les citoyens savaient qu'il y avait une usine à côté. Nous sommes ici depuis 35 ans », rétorque M. Boulet.
Or, les membres du conseil de Ville semblent avoir été sensibles aux arguments de M. Bibeau, puisqu'ils ont rejeté la demande de l'entrepreneur sorelois. « Je pense que nous avons pris une décision sage », lance le conseiller, jugeant qu'un déménagement dans le parc industriel serait la solution idéale.
Un plan B?De son côté, Marco Boulet n'est pas fermé à l'idée d'un déménagement dans la région. Il se questionne toutefois sur les coûts et sur la vente de son terrain et de ses bâtiments. « C'est sûr qu'il y a un intérêt pour nous à rester dans la région », dit-il. Ce dernier travaille présentement à l'élaboration d'un plan B.
Pour sa part, Caroline Gagnon, directrice au développement économique et commissaire industrielle au Centre local de développement (CLD) de Pierre-De Saurel, assure que la municipalité possède les terrains nécessaires pour relocaliser l'usine. « Il faut savoir qu'il y a plusieurs défis à déménager une usine et cela demande beaucoup d'investissements. On fait nos devoirs, on est proactif afin de trouver une solution et d'éviter de perdre ces emplois-là dans la région », avance-t-elle.
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