Des découvertes encourageantes à Odanak

Par Sébastien Lacroix
Quelques jours de fouilles archéologiques menées la semaine dernière sur le terrain du Musée des Abénakis ont permis de mettre à jour une fondation sur une trentaine de mètres.
Jusqu’à maintenant, deux scénarios sont envisagés. Soit il s’agit du mur d’une ancienne habitation importante de la communauté abénakise, soit il s’agit de la palissade du Fort qui était recherchée par les archéologues lors des fouilles entreprises l’an dernier.
En trois ou quatre jours de prospections, menées grâce à un financement du Secrétariat aux affaires autochtones obtenu par l’administration du Musée des Abénakis, les archéologues ont trouvé le premier coin de la fondation en question. Ils n’ont toutefois pas pu découvrir l’autre extrémité qui leur aurait permis de connaître ses dimensions. « Nous nous sommes arrêtés à 26 mètres, ce qui est long pour une habitation. Si c’est bel et bien le Fort, elle pourrait mesurer environ 80 mètres », indique l’archéologue Geneviève Treyvaud. « Nous avons trouvé du bois brûlé, mais il est encore trop tôt pour conclure qu’il s’agit de la fortification. Il nous faudra creuser et fouiller les cendres pour essayer de trouver des poteaux ou des trous pour confirmer que c’est la fortification », ajoute-t-elle.
Le fait d’avoir déplacé les recherches près du site du Musée des Abénakis est le résultat des études archéologiques qui se sont poursuivies au cours de l’hiver. Celles-ci ont conclu que le site où se situe le Musée des Abénakis pouvait être le lieu où s’est bâti le Fort en question au début des années 1700. « Le fait que le Musée se trouve sur un promontoire et que le niveau de l’eau ait pu avoir été plus élevé à une certaine époque, fait penser aux archéologues que le Fort se trouverait à cet endroit. Ce serait logique puisque l’endroit offre une vue imprenable sur la rivière St-François pour voir venir l’ennemi de loin », explique pour sa part la directrice générale du Musée des Abénakis, Michelle Bélanger, qui s’occupe d’aller chercher le financement nécessaire à la poursuite des recherches.
Une autre découverte majeure concernant le Fort a été réalisée au cours de l’hiver, alors que les archéologues ont mis la main sur une carte datant de 1732. On sait maintenant qu’il n’y a plus de fondation à partir de cette date, puisque la carte n’en indique pas », mentionne Mme Treyvaud.
En plus de la fondation et du plancher d’occupation en terre battue qui ont été mis à jour sur une trentaine de mètres, les fouilles menées en vue de l’activité Archéo-Cuistot ont permis de découvrir plusieurs artefacts datant du régime français.
Plusieurs petites perles taillées, des morceaux de poterie, du verre, le foyer d’une pipe, une aiguille de couture et des hameçons datant d’avant l’attaque de Rogers et des Anglais, en 1759, ont notamment été déterrés dans un même mètre carré.« Nous avons aussi trouvé de petits ossements cuits qui nous seront utiles dans nos recherches pour connaître la diète des Abénakis », ajoute Geneviève Treyvaud des Laboratoires d’archéologie de l’Université Laval.
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