Richard Séguin s’arrêtera au Théâtre du Chenal-du-Moine le 19 mai prochain, parcourant ainsi les derniers miles de sa tournée De colères et d’espoir, qui a conduit l’auteur-compositeur-interprète aux quatre coins du Québec. Il nous présentera un spectacle inspiré de son plus récent album Appalaches – le 17e en carrière – dans le plus pur style folk, roots, avec des chansons originales construites autour des harmonies de guitares, dont la poésie témoigne de la quête de justice et de paix, de l’identité et du pays. Il sera accompagné sur scène par les guitaristes Simon Godin et Hugo Perreault, le réalisateur d’Appalaches.

Vous n’êtes pas à votre première visite dans la région…

J’y suis venu une dizaine de fois au moins. On d’ailleurs terminé notre tournée Lettres ouvertes à Sorel-Tracy. J'aime beaucoup prendre le temps de rencontrer les gens après le spectacle. Certains nous laissent des lettres ou encore, ils vont nous confier que telle ou telle chanson les a marqués dans leur vie. Ce sont toutes ces confidences-là que je recueille qui vont alimenter les prochaines réalisations. Je suis bien sensible à ça. Mes chansons ont toujours côtoyé l'intime et le social. Je vois vraiment le spectacle comme une rencontre avec les gens, le moment le plus vrai qu'on peut avoir; peu importe les nouvelles technologies, on ne pourra pas changer ça.

Vous terminerez en juin prochain une tournée de 66 spectacles. Qu’est-ce que cela vous apporte?

En tournée, on est amené – mieux que les politiciens (rires) – à voir ce que le Québec traverse. Quand on arrive de l'Abitibi, de la Côte-Nord, de Sept-Îles, on voit les conséquences du Plan Nord, des fermetures d'usines, etc. Souvent dans mes chansons, je me fais le porte-voix des gens qui n'ont peut-être pas la place pour prendre la parole, comme avec « L'usine » ou encore, « Lettre au PM » ou « Écris, écris ». Je parle des préoccupations des gens, des laissés-pour-compte, je revendique beaucoup le respect vis-à-vis des individus. Je trouve que les gouvernements sont déconnectés des gens dans leur tour d'ivoire. Je pense à des politiques régressives comme celles de monsieur Harper. Comme citoyen, ça vient me chercher!

Parlez-nous de votre spectacle De colères et d’espoir.

Je pense que c'est un spectacle qui s'inscrit dans le temps présent. Ce spectacle-là est très proche d'Appalaches. Je joue presque toutes les chansons de l’album, en écho aussi avec les chansons que j'ai écrites dans le passé, que les gens connaissent déjà, comme « Journée d'Amérique ». Nous avons 14 instruments sur scène – guitares électriques, acoustiques, banjo, le Dobro, etc. On a vraiment créé un univers à travers ces instruments acoustiques. De colères et d'espoir est beaucoup axé sur la parole, et en même temps, rempli d'espoir. Je ne voulais pas avoir une colère sans qu'il y ait une réflexion après. C'est comme un orage sans éclaircies. On a également beaucoup mis l'accent sur l'aspect visuel et je considère le travail de Jean-François Couture aux décors et éclairages pratiquement comme un autre musicien sur scène.

Des projets à venir?

Ça fait 40 ans de carrière si on se réfère au premier album qui est sorti. On est en train de préparer une sorte d'anthologie, autant sur le plan des chansons que des archives visuelles, qu'on va aller chercher un peu partout. Je travaille là-dessus cet été.

Pour découvrir l’album Appalaches, on visite le www.richardseguin.com. Les billets sont disponibles en ligne à www.tcm.qc.ca.