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Raymond R. Picard, peintre sorelois de renommée internationale

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9 juillet 2012
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Par Mylène Bélanger, archiviste en chef à la Société historique Pierre-de-Saurel

Raymond R. Picard était un peintre sorelois professionnel qui fit sa première exposition en 1948 à Montréal. Dès 1960, il fut reconnu internationalement. Six ans plus tard, il fondait « Le Centre d’Art de Tracy », donnant des cours de dessin et de peinture à une trentaine d’adultes et d’adolescents, occupation à laquelle il se consacra jusqu’à sa mort, en 2009.

Saviez-vous que M. Picard était surnommé « Dead Wood » ? Ce surnom lui a été gentiment donné par des amateurs et des clients dû aux nombreux sujets de scènes de souches et de bois mort qu’il affectionnait à peindre sur le bord des plans d’eau. Cet artiste de grand talent chérissait également les décors naturels de Sorel-Tracy et sa richesse maritime. Installé sur les bords de la rivière Richelieu, il se plaisait à peindre des scènes caractéristiques de la ville.

À travers ses œuvres, il nous est possible de replonger dans l’environnement de Sorel-Tracy à une époque antérieure; de saisir les changements qui ont animé la ville au courant des décennies. La toile présentée dans cette chronique en est un parfait exemple. Peinte en 1973, la scène À bon port dévoile le bateau « Yvon Simard » qui, avant d’être converti en diesel en 1966, était un remorqueur en acier nommé Lanoraie II, construit par Marine Industries Limited dans les années 30. À l’arrière-plan se dessine la rue de la Reine, sur laquelle nous pouvons contempler les bâtiments de la Compagnie Sincennes-McNaughton (construits en 1849). Le clocher de l’église Notre-Dame-du-Perpétuel-Secours (construite en 1928) pointe le nez entre les bâtiments et le pont Turcotte (construit en 1932) se profile à droite.

Le même paysage retrouvé en 2012 présente plusieurs similitudes avec l’œuvre du peintre. Par contre, nous ne saurions faire autrement qu’être frappé par les métamorphoses qu’a connu le secteur au courant des 39 dernières années. Non seulement la végétation a-t-elle changé au point de camoufler légèrement le clocher de l’église Notre-Dame-du-Perpétuel-Secours, mais nous pouvons également observer la présence de poteaux et de fils électriques à l’arrière-plan. Pourtant, la Compagnie Électrique de Sorel ayant été fondée en 1903 et l’éclairage de la ville de Sorel à l’électricité ayant été complétée l’année suivante, il est difficile de croire qu’en 1973, les dispositifs électriques ne constituaient pas une partie, aussi infime soit-elle, du paysage sorelois. Simple question d’esthétique de la part de M. Picard? Nous serions tentés d’y croire.

Nous ne saurions passer sous silence la présence de la tour de transmission de la Compagnie Bell Canada. Érigée sur la rue Roi durant le mandat de Robert Fournier en tant que maire de Sorel de 1979 à 1983, cette structure métallique représente bien le développement des communications au sein de la ville. Rappelons-nous que c’est en 1990 que CJSO pose ses propres antennes sur cette tour, lui permettant de diffuser sur le réseau FM.

Le plus impressionnant dans cette scène reste l’imposant paquebot posté devant les anciens bâtiments de la Compagnie Sincennes-McNaughton. Même après toutes ces années, le port de Sorel reste un endroit fréquenté assidûment par les navires, notamment pour hibernation et réparations diverses. La Sincennes-McNaughton Line, ancienne entreprise de remorquage et d'amarrage de navires, a sans contredit permis l'implantation d'activités maritimes et navales et la reconnaissance du port de Sorel. Elle a contribué à ce que s'y développe une activité économique liée à la construction, la réparation et l'entreposage de bateaux. Également, la rivière Richelieu propose un parcours intéressant pour tous les amateurs de voiliers et de bateaux à moteur (comme le témoigne également la photographie) et est très fréquentée, notamment grâce à la Marina de Saurel.

Je vous encourage fortement à explorer les magnifiques paysages de Sorel-Tracy tout en portant un œil historique sur le développement de notre belle ville. Cette dernière regorge de trésors historiques inestimables et ils sont à portée de la main! Pour les curieux et les amateurs d’art, il est également possible de venir admirer trois œuvres de M. Picard exposées à la Société historique Pierre-de-Saurel. Au plaisir de vous y rencontrer ou de vous croiser lors d’une excursion urbaine!

Un merci tout spécial à M. Jacques Hamel, qui fut une grande ressource en ce qui a trait à la tour de transmission.

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