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Le pont Turcotte – partie I

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13 novembre 2012
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Partir en voiture avec ses parents pour aller faire des « commissions », quel plaisir pour un enfant de 8 ans ! Peu importe le magasin dans lequel nous allions, je ressortais presque toujours avec un jouet ou une babiole. Sinon, la sortie se terminait invariablement avec une gâterie au restaurant. Lorsque ma mère me demanda de l’accompagner afin d’aller à Tracy pour acheter du tissu et passer à la pharmacie, j’ai tout de suite dit oui !

De chez moi, sur la rue Provost, je devais savourer chaque minute de ce bonheur égoïste de fils ainé qui a sa mère pour lui tout seul. En effet, le trajet était tellement court ! Tourne à gauche deux fois, traverse le pont et hop ! Nous y voilà. Mais ce jour-là, quelle aventure ! Ce que j’ai vu a enflammé mon imaginaire; je me suis cru en plein film d’action.

Alors que nous avancions sur le pont après avoir franchi les feux du coin Roi et Hôtel-Dieu, une barrière s’abaissa sur le pont. Les feux rouges se mirent à clignoter et je vis ma mère crisper ses mains sur le volant maudissant la situation. Inquiet, je l’observai regarder de part et d’autre, cherchant une issue à cette situation sans précédent pour moi. Quel était ce danger qui nous guettait ?

C’est alors que je compris l’ampleur de la menace. Le pont s’ouvrit en son centre et monta droit vers le ciel. Je m’imaginais au bout de ce pont, surplombant la ville et tombant dans l’eau de la rivière. Nous étions coincés, aucune issue possible ! Il fallait donc attendre…

Ma mère, très calme, m’expliqua les raisons de cette situation inquiétante. Elle transforma mon angoisse et ma peur en un intérêt grandissant en me racontant l’histoire de ce pont nommé Turcotte, bâti en 1932. Elle dirigea mon attention sur la grosseur du bateau qui y passait tranquillement sur le Richelieu devant mes yeux écarquillés.

En 1896, le seul pont qui reliait les berges de Sorel et de Saint-Joseph était le pont des chars, qui ne servait qu’aux trains et aux plus valeureux piétons. Il y avait un petit bac qui servait de traversier pour les autres.

La construction d’un pont pour automobile ne fut nécessaire qu’en 1931 puisque les gens se déplaçaient à pied pour se rendre au travail et que le transport des marchandises se faisait par train. La crise économique des années 1930 amena le gouvernement à lancer de grands travaux publics.

Avec l’adoption de la loi des grands ponts, le gouvernement du Québec a fait construire sept ponts, dont ceux de l’île d’Orléans, de Yamaska, de Pierreville, de Beloeil et de Sorel. Le pont Turcotte a coûté 750 000 $, ce qui était une grosse facture, tout de même ! Il a été construit par la firme Dominion Bridge, la même qui venait juste de terminer le pont Jacques-Cartier. Ces travaux offrirent donc des emplois à beaucoup de chômeurs.

La suite la semaine prochaine.

Patrick Péloquin, Société historique Pierre-de-Saurel

www.shps.qc.ca

 

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