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Victoria Cartier : musicienne de renommée internationale aux racines soreloises

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27 novembre 2012
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Parmi les plus grandes figures du monde musical canadien, Victoria Cartier, digne descendante de l’illustre Jacques Cartier et nièce de Sir Georges-Étienne Cartier, fut à la fois une pianiste brillante et une organiste de grand style, dont la carrière fulgurante marquera à jamais les annales de l’histoire musicale de notre région.

C’est donc à Sorel, le 4 août 1867, que nait Victoria Cartier, fille de Louis-Eusèbe Désiré Cartier, notaire, et d’Amélie Désirée Chapdelaine. Elle entreprend des études classiques au Couvent de la Congrégation Notre-Dame de Sorel, où elle manifeste de rares dispositions pour la musique.

À sa sortie du couvent, son oncle, fondateur du Journal de Sorel lui offre de devenir une collaboratrice régulière. Puis, une petite revue, Le Bazar, à l’intention de l’hôpital de Sorel fait son apparition. C’est à cette occasion que Mlle Victoria se révèle une artiste à la plume.

Elle n’a qu'un an lorsqu’on l’invite à devenir l’organiste de la paroisse Saint-Pierre de Sorel. Un début de carrière plutôt précoce : « Je m’étais un peu signalée comme pianiste jusque-là, dit-elle […], mais je n’avais encore touché l’orgue. Je voulus, la veille, me familiariser un peu avec l’instrument, mais c’était jour de confession ce samedi après-midi et je dus me résigner à un brusque début. »

Moins de cinq ans plus tard, elle devient organiste dans la nouvelle paroisse Saint-Louis-de-France de Montréal, où Romain-Octave Pelletier, organiste de la Cathédrale de Montréal, est son professeur attitré.

En 1896, elle séjourne à Paris où elle mène de front l’étude de l’orgue, du piano et de la théorie musicale sous la conduite des plus grands maîtres de l’époque, dont Eugène Gigout, éminent organiste de Saint-Augustin, ainsi que du chant grégorien dans différentes abbayes des Bénédictines de France et de Belgique.

Par ailleurs, elle y organise un concert personnel dont elle est la figure principale; trois des meilleurs artistes de Paris l’y accompagnant. C’est la première fois qu’une artiste canadienne prend une telle initiative en Europe. La soirée connait un très grand succès. « Le concert de Mlle Victoria Cartier a eu lieu hier, comme il avait été annoncé, et je viens vous en causer currente calamo. […] Mlle Cartier a conquis l’attention générale dès les premières notes de la Sonate du regretté Boëllman et son succès s’est affermi complet, éclatant dans les œuvres de nos maîtres Th. Dubois, Delaborde, Bourgault-Ducoudray, Eugène Gigout, Saint-Saëns, etc. »

Avant de revenir au pays, Mlle Cartier prend également soin d’organiser une soirée artistique au bénéfice de l’érection d’une statue de Jacques Cartier à Saint-Malo, ville natale et point de départ de l’explorateur pour le Canada.

De retour à Montréal en 1898, elle enseigne un cours artistique aux jeunes filles et met sur pieds une école préparatoire au professorat du piano, une école de musique religieuse d’orgue et plain-chant, « Paris-Montréal ».

En 1903, Mlle Cartier reçoit une lettre du Pape Pie X, qui lui témoigne une grande satisfaction et qui lui donne sa bénédiction pour les services qu’elle a rendu à la cause de la musique religieuse, tant au Canada qu’en France et en Belgique.

Pendant plus de 15 ans, Mlle Cartier poursuit ses visites à Paris, où elle est entre autres nommée Officier de l’Instruction publique, membre du jury de l’École normale de musique à Paris et membre de la Société des musiciens de France, hommage incontestable à son autorité de professeur et de pianiste. Elle reste tout de même grandement attachée à sa ville natale, Sorel.

Octogénaire, la musicienne s’intéresse au développement de la ville et ne manque pas de signaler les progrès industriels considérables accomplis depuis un quart de siècle. Elle attache une importance toute particulière aux reliques de Sorel, notamment au vieux moulin Cartier, désormais disparu, pour lequel elle a chanté en vers.

Artiste véritable et pianiste impeccable, Victoria Cartier décède le 1er janvier 1955, au Pavillon Le Royer de l’Hôtel-Dieu de Montréal, à l’âge vénérable de 88 ans.

Mylène Bélanger, archiviste en chef, Société historique Pierre-de-Saurel, www.shps.qc.ca

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  • SHPD
    Société historique Pierre-de-Saurel
    temps Il y a 11 ans
    Selon une de nos adeptes sur notre page Facebook, Mme Tourne Sol, Victoria Cartier ne serait pas descendante de Jacques Cartier, le découvreur du Canada en 1534: ce dernier n'a pas eu de descendants. Les sources consultées lors de la rédaction de l'article nous ont probablement confondu avec l'ancêtre de Victoria, appelé lui aussi Jacques Cartier, mais qui partit de la France en 1738 et épousa Marguerite Mongeon à Beauport en 1744. Ce genre d'erreur peut arriver puisque nous puisons nos informations directement dans nos fonds d'archives et donc, dans les documents personnels de différentes personnes de la région! Notre archiviste en chef fait tout son possible pour vous fournir une information précise, mais elle n'est pas historienne ni généalogiste! Nous sommes désolés pour tout inconvénient que cela aurait pu poser! Heureusement, nous avons des lecteurs à l'oeil fin! Nous apprécions de voir que les gens s'intéressent à l'histoire de notre région! À la relecture de l'article, nous nous sommes également aperçu qu'il y avait erreur de typo dans le texte sur le site quant à l'âge auquel Victoria a été invitée à devenir l’organiste de la paroisse Saint-Pierre de Sorel. On ne devrait pas lire un an, mais bien dix-sept ans! Bonne journée!
  • MB
    Mylène Bélanger
    temps Il y a 11 ans
    (Pour faire suite au commentaire précédant de la SHPS) Nous avons trouvé la raison de cette confusion! « Dans la famille de Cartier, on ne prétendait pas descendre du découvreur du Canada, qui n’eut pas d’enfant, mais on se contentait de croire, sans en rechercher les preuves, qu’un ancêtre lointain avait été un jeune frère du navigateur malouin, ce qui est faux, quoiqu’il eût pu appartenir à la même famille. George-Étienne Cartier eut tout de même la coquetterie de nommer Limoilou, du nom du manoir de Jacques Cartier*, la maison de campagne qu’il posséda près du village d’Hochelaga. C’est en 1738 que Jacques Cartier, dit l’Angevin, de Prulier, diocèse d’Angers, en France, partit pour la Nouvelle-France. Il épousa, à Beauport, en 1744, Marguerite Mongeon et devint à Québec un commerçant de sel et de poisson. En 1772, un de ses garçons, Jacques, alla s’établir à Saint-Antoine-sur-Richelieu, à environ 36 milles de Montréal. Il s’y livra – au commerce du grain et, de 1804 à 1809, il représenta la circonscription de Surrey, plus tard Verchères, à la chambre d’Assemblée du Bas-Canada. Il laissa à son fils Jacques une fortune assez considérable qui lui permit de mener une vie agréable et peu laborieuse de riche campagnard. Du mariage de Jacques Cartier avec Marguerite Paradis, en 1798, naquirent huit enfants dont George-Étienne était le septième. Un autre fils, François-Damien, exerça aussi le droit et fut l’associé professionnel de l’homme politique... » http://www.biographi.ca/009004-119.01-f.php?&id_nbr=4884 Mylène Bélanger Archiviste en chef

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