Le Théâtre d’Aujourd’hui de Montréal présente du 12 février au 2 mars 2013 une pièce écrite par l’auteur, comédien et cofondateur du Théâtre Sans Domicile Fixe, Emmanuel Reichenbach, qui s’intitule… Sorel-Tracy ! Elle met de l’avant le personnage fictif de Donald Fillion, le maire d’une petite ville de région qualifié de « mégalomane, cupide, pervers et attachant ». Avant de sauter aux conclusions hâtives, l’auteur a accepté de répondre à nos questions concernant la pièce.

Pourquoi avoir choisi Sorel-Tracy ?

Ça nous est arrivé comme ça. On trouvait, Charles Dauphinais et moi, que ça sonnait bien; que c’était un beau nom de ville et qu’il représentait ce qu’est une ville au Québec. Mais ça ne se passe absolument pas à Sorel-Tracy en particulier. C’est de la pure fiction, c’est très clair dans la pièce. La pièce Sorel-Tracy est une comédie satirique dans l’univers de la politique municipale, avec les aspects les moins reluisants qu’on lui connaît. On entend énormément d’histoires au Québec à ce sujet et c’est pour ça qu’on a décidé de créer un spectacle là-dessus.

Est-ce qu’il y a un lien à faire entre le maire de Sorel-Tracy et Donald Fillion ?

Ce n’est pas inspiré d’une personne en particulier. Je ne connaissais pas le maire de Sorel-Tracy avant de commencer à écrire la pièce. Je l’ai vu pour la première fois à Infoman. Il me paraissait plutôt sympathique, mais je ne connais pas son histoire en fait. Si coïncidences il y a, elles sont purement accidentelles. Je ne pense pas qu’aucune personne de Sorel-Tracy qui viendrait voir la pièce sortirait de là en étant insultée. Moi, ça ne m’intéresse pas de faire ça. On essaie justement d’éloigner nos personnages de la caricature. Le but est que ça parle du pouvoir en général et de la démocratie parfois douteuse à notre époque.

Parlez-nous de la pièce…

C’est l’histoire d’un maire qui se retrouve à un point tournant de sa vie. Il est en campagne électorale – il n’avait jamais eu rien à craindre, il gagnait par acclamation ou n’avait pas une opposition très forte – et là, il commence à se rendre compte que les gens qui gravitent autour de lui, qui l’ont mis au monde politiquement et qui organisent et financent ses campagnes s’attendent à quelque chose de lui. Or, le maire commence à avoir un égo un peu gros et à sentir que c’est « lui le boss ». Ça ne fait pas l’affaire de ces gens-là! Attention, le maire n’est vraiment pas un idiot. C’est quelqu’un qui a une job qui n’est pas facile à faire. Il est coincé entre les intérêts de tout le monde et chacun tire la couverte de son bord.

Pourquoi la politique municipale ?

Les maires au Québec, ce sont vraiment des personnages. On trouvait que c’était un sujet qui n’est pas abordé souvent au théâtre. Il y a des maires au Québec qui sont à la fois des personnes charismatiques, sympathiques, même attachants. Mais, on sait qu’ils ont également des mœurs politiques parfois douteuses. Donc, en ce sens, c’est plus une critique sur la manière dont peut être conduite la politique municipale, et même la politique en général. La politique municipale, c’est l’fun parce que c’est plus petit. Et plus facile à faire qu’une grosse pièce sur la politique fédérale.

Pour information et en apprendre davantage sur la pièce, l’auteur et le Théâtre Sans domicile fixe, on visite le www.theatredaujourdhui.qc.ca/archives/pieces/sorel-tracy.