Ce qui devait être, au départ, une séance de photographies entre amis – comme il s'en fait plusieurs quotidiennement – a pourtant soulevé la controverse. Les mots « sexiste », « pornographie », « dégradant » et même « incitation à la prostitution » ont notamment été accolés à cet événement.

Organisée le 17 mars à Sorel-Tracy, cette séance avait pour thème la mode « vintage », le burlesque et le style « pin up », ce qui est à l'origine de la polémique.

Le Sorel-Tracy Express.ca était sur place et a profité de l'occasion pour discuter avec les organisateurs et une dizaine de participantes. Ces derniers étaient abasourdis par la tournure des événements, tant sur le Web que dans certains médias.

L'un des organiseurs de l'événement, Steve Gauthier, a rappelé que l'idée derrière une telle journée était avant tout de réunir des amis qui aiment le style « vintage », une mode inspirée des années 1950, mais aussi le burlesque, associé aux cabarets, et le pin up, un peu plus sexy.

« Des mères de famille sont venues se faire photographier, des couples, des hommes et même une petite famille. Personne n'a été forcé à être ici aujourd'hui », a précisé M. Gauthier, photographe et cuisinier.

Il s'attriste que les maquilleuses, ainsi que certaines coiffeuses, se soient dissociées de l'événement à cause des rumeurs qui ont circulé. « Je n'en veux pas à personne, mais je trouve ça dommage ! »

Participantes consentantes

Quant aux participantes interviewées, elles ont affirmé être venues de leur plein gré et que c'est l'idée de vivre une séance de photographies professionnelles qui a motivé leur choix. Plusieurs participantes en étaient d'ailleurs à leur première expérience.

« Pour la plupart, la seule expérience qu'elles ont avec la photo, c'est une séance chez Zellers ou dans la famille, a fait remarquer Isabelle Desroches. On s'amuse, on a du plaisir et tout se fait dans le respect. On n'est pas moins mère, ni des femmes sans cervelle, parce qu'on participe à une séance de photos. »

Même son de cloche du côté de Mélissa Dionne, qui a adoré l'idée de se mettre dans la peau d'un personnage. « On se sent belle et sexy et on s'assume. J'ai adoré mon expérience. » Et elle n'était pas la seule.

Comme Marilyn Monroe

Comme la majorité des participantes, Véronique Côté est convaincue que le thème de la séance met en valeur la femme, qu'elle soit petite ou grosse, contrairement aux standards actuels de la beauté.

Roxanne Boisclair n'en revenait tout simplement pas. « Pourquoi faudrait-il oublier notre côté sexy et sensuel ? Aujourd'hui, je n'ai absolument rien vu de dégradant : pas de contexte de vulgarité, ni de domination, ni de pornographie quelconque ou d'incitation à quoi que ce soit », s'est-elle indignée.

Pour Mme Boisclair, « les femmes qui faisaient de telles photos à l'époque n'étaient pas de femmes soumises, mais des femmes fortes. Pensons à Marilyn Monroe », a-t-elle soutenu.

La tatoueuse Rafahell Gauthier a, pour sa part, parlé d'un « style qui rend hommage aux femmes du passé ». « Je ne me suis jamais sentie dévalorisée durant la journée », a-t-elle fait valoir.

Tant les organisateurs, les photographes, que les participantes souhaitent qu'une telle séance se répète sous peu.