1939 : Sorel en guerre, partie II
Les frères Simard ont convaincu les Schneider, propriétaires des plus grosses usines sidérurgiques de France, de construire une usine à Sorel (Saint-Joseph).
On savait que la France serait vaincue et ils pouvaient continuer la fourniture d’armement. Ce leur fut défendu à la suite de l’armistice entre la France et l’Allemagne.
Le gouvernement canadien vendit les chantiers maritimes ainsi que les dragues qui entretenaient le chenal du fleuve pour la circulation maritime. L’usine Sorel Industries fut construite à cet emplacement. On y fabriqua des canons.
Le chantier Manseau, rebaptisé Marine Industries, fut transformé pour construire des navires de guerre et des cargos de ravitaillement de 10 000 tonneaux. L'entreprise était située dans la municipalité de paroisse et non dans le village.
Les cultivateurs ne voulaient pas payer pour l’entretien de la municipalité. Donc, il en coûtait moins cher de taxes.
La navigation était le gagne-pain d’un grand nombre de Sorelois. On en trouvait sur les dragues, les remorqueurs, les barges, etc.
Écoles
L’Académie du Sacré-Cœur offrait des cours commerciaux et scientifique de la première à la dixième année et, par la suite, à la douzième. Le nombre d’élèves monta à environ 850.
La plupart des garçons quittaient l’école après la septième année. D’autres poursuivirent leurs études au Séminaire de Saint-Hyacinthe ou dans les institutions religieuses à l’extérieur de Sorel, se destinant vers la prêtrise, les professions de médecin, avocat, notaire, génie ou architecture.
L’école organisait toutes sortes d’activités sportives et artisanales. Leur corps de cadets donnait des cours de lecture de carte, de code morse, sémaphore et de tir à la carabine.
Dans la soirée, à 9 h précise, la sirène du poste de police sonnait pour signaler que tout jeune non accompagné qui circulait dans les rues serait interpellé et ramené à ses parents.
Il y avait une grosse demande de la part des industries pour des machinistes, des électriciens, des plombiers et des menuisiers et des dessinateurs. Le frère Delphin et les Simard fondèrent une école d’arts et métiers.
Croissance de la population
En 1932, la ville de Sorel comptait 11 000 habitants. En 1942, le nombre d’ouvriers était de 7000 à la Marine Industries et de 3000 à la Sorel Industrie.
Les activités industrielles ont nécessité la construction de maisons ainsi que d'édifices (boarding houses) pour loger les employés des usines et leur famille qui venaient de l’extérieur.
Du côté de Sorel, entre les rues Carignan, de la Comtesse, Dupré et Goupil, un quartier complet fut rempli de maisons, comme à Saint-Joseph, de la rue Bonin à Marie Victorin, du chemin Saint-Roch à pratiquement à la rue Laurier. On affubla ces quartiers des noms de Casimirville et Saint-Edredon, inspiré par une émission radiophonique populaire. La dernière boarding house existe encore et se trouve sur le bord de la rivière Richelieu, en arrière du marché.
Plusieurs maisons logeaient des pensionnaires. Dans trois chambres, on y logeait 10 à 12 personnes. Les lits étaient utilisés 24 heures par jour.
L’eau chaude provenait d’une bouilloire placée sur un poêle chauffé au bois ou au charbon. Ceci chauffait la maison et les fumées étaient évacuées par des tuyaux connectés à une cheminée. Il était nécessaire de les nettoyer une fois par année.
Seul le théâtre Eden présentait des films. Plus tard, on construisit le théâtre Saurel.
Suite et fin la semaine prochaine.
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Roland Plante, Société historique Pierre-de-Saurel, www.shps.qc.ca
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