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Des prisonniers de guerre à Sorel au temps de la Nouvelle-France

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23 avril 2013
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La Grande Paix de Montréal de 1701, signée entre les Français et les Iroquois, établit une paix durable dans la vallée du Saint-Laurent et, en conséquence, pour le petit bourg de Sorel jusqu’à la décennie 1750.

Les Iroquois avaient été jusque-là des adversaires efficaces. Leur activité avait forcé les autorités françaises à ériger les forts de 1642 et de 1665, tout en menant à l’abandon du premier. Leurs attaques au cours des années 1680 et 1690 avaient aussi été particulièrement dures pour le développement de Sorel.

Mais si à partir de 1701 les Iroquois ne remontent plus la rivière Richelieu, les Français et leurs alliés continuent de la descendre pour s’attaquer aux colonies anglaises.

De 1702 à 1713, la guerre de la Succession d’Espagne fait rage en Europe et en Amérique; Sorel n’en subit toutefois pas les répercussions directes. Les affrontements ont lieu loin d’elle. Là, comme ailleurs en Nouvelle-France, on assiste plutôt au passage de prisonniers pris dans les villages anglais.

C’est le cas de la famille de Mary Odiorne, qui y fait un séjour d’environ un an avec son fils et sa fille, John et Marie Batson. Ceux-ci sont faits prisonniers à Cape Portoise, dans le Maine, en août 1703, par des Abénaquis, qui les transportent au fort de Sorel. Vers 1705, la famille est rachetée par Antoine Pacaud, marchand de Montréal. Mary Odiorne était enceinte au moment de sa capture.

Le 4 mai 1704, lors de l’attaque du village de Kittery par les Abénaquis, Hopewell Furbish et son fils, William Hutchins, sont capturés. Arrivée à Sorel, la mère accouche d’une jeune fille appelée Marie-Catherine. Celles-ci sont rapidement retournées en Nouvelle-Angleterre, alors que son fils n’y retourne qu’en 1733.

Le récit le plus notable est toutefois celui du révérend John Williams. Fait prisonnier, comme plus d’une centaine d’autres de ses concitoyens, lors de la terrible attaque franco-amérindienne sur Deerfield du 29 février 1704. Près d’une cinquantaine d’habitants de ce village sont tués; parmi ceux-ci, on retrouve deux de ses fils – dont un âgé de près de six semaines – et sa nourrice.

Sa femme, comme plusieurs autres, meurt au cours de la difficile marche qui mène le corps expéditionnaire et ses prisonniers en Nouvelle-France. Williams, ayant rédigé ses mémoires, a décrit son passage au fort de Sorel (fin de mars), lors d’un arrêt effectué avant de rejoindre le fort Crevier :

Quand nous sommes arrivés à la première maison habitée à Sorel, une Française est venue au bord de la rivière et nous a exprimé le désir de nous recevoir dans sa maison, et quand nous sommes entrés, elle s’apitoya sur notre sort et nous a dit que lors de la dernière guerre elle avait été faite prisonnière au milieu des Indiens et elle n’était donc pas peu insensible à nos difficultés.

Elle a donné aux Indiens quelque chose à manger au coin de la cheminée, et elle étendit une nappe sur la table pour nous avec des serviettes. Ce qui offensa tellement les Indiens, qu’ils sortirent sans aller au Fort. Mais peu importe les maisons où nous entrions, les Français étaient très courtois.

Pour en savoir plus sur John Williams, consultez sa biographie sur le site Web du Dictionnaire biographique du Canada (www.biographi.ca). Ses mémoires se retrouvent aussi facilement sur le Wen. Pour les prisonniers de guerre en Nouvelle-France, consultez De la Nouvelle-Angleterre à la Nouvelle-France : L’histoire des captifs anglo-américains au Canada entre 1675 et 1760, de Marcel Fournier.

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Mathieu Pontbriand, Société historique Pierre-de-Saurel, www.shps.qc.ca

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