Louer un banc d’église, partie I
C'est en 1721 qu'est érigée, par un décret promulgué par monseigneur de Saint-Vallier, la paroisse de Saint-Pierre de Sorel. Jusqu'alors desservie par des missionnaires, elle comprend une première église en bois, construite en 1708, aux abords de la rivière Richelieu.
Jean-Baptiste Arnaud en est le premier curé. De 1732 à 1744, on entreprend la construction d'une seconde église en bois afin de remplacer la précédente qui tombe en ruine. En 1750, l'église n'étant plus susceptible de subir davantage de réparations, une ordonnance est émise pour la construction d'une troisième église, cette fois-ci en pierres. Elle est inaugurée le 27 septembre 1757 par le nouveau curé, Louis-Laurent Parent, et partiellement reconstruite en 1769.
Au début du XIXe siècle, Sorel prend davantage d'expansion, tant au niveau de ses activités économiques, que maritimes et militaires, occasionnant un accroissement de la densité urbaine autour de l'église et de la place du Marché. La Fabrique Saint-Pierre envisage alors d'agrandir son église, qui ne répond d'ailleurs plus aux besoins de la population catholique française toujours grandissante.
On entreprend donc, de 1826 à 1830, la construction d'une quatrième église, en pierre cimentée, sur un nouveau site offert en 1822 par le Gouvernement britannique, situé à l'angle du Chemin du Pot-au-Beurre (actuel boulevard Fiset) et de la rue George. Entourée d'institutions comme l'hôpital, le couvent Saint-Pierre, la salle paroissiale et le (premier) collège classique, cette nouvelle localisation est propice au développement de la paroisse Saint-Pierre à l'est du bourg.
Mais qu’est-ce qu’une fabrique ? Le mot a d’abord signifié le travail de construction d’un édifice. La fabrique, au sein d’une communauté paroissiale catholique, désignait plutôt un ensemble de décideurs formé de clercs et de laïcs. Ces derniers devaient assurer l’administration des revenus nécessaires à la construction et à l’entretien des édifices religieux et du mobilier de la paroisse. Bref, le conseil de fabrique était, en quelque sorte, un conseil d’administration composé de marguilliers et de fabriciens.
Les revenus d’une fabrique provenaient essentiellement des quêtes et des offrandes. Mais pas seulement ! À l’époque, on louait les places de bancs dans l’église. En effet, peu de gens pouvaient s’offrir une place assise et réservée pour la messe, car les bancs étaient loués, ou encore concédés, à prix forts aux familles de la paroisse.
Posséder un banc était signe de grande richesse. C’était à la suite d'enchères que les paroissiens pouvaient en faire la location.
La suite de cette chronique la semaine prochaine.
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Mylène Bélanger, archiviste en chef à la Société historique Pierre-de-Saurel, www.shps.qc.ca
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