Le hurlement du Loup, partie I
J’avais toujours désiré enseigner dans l’école secondaire où j’avais eu tant de plaisirs et d’amis. Mon souhait se réalisa en 2009 lorsqu’on m’offrit le cours d’histoire du Québec pour les étudiants de troisième secondaire de l'école Fernand-Lefebvre.
Dès mon arrivée, je conçus de petites capsules sur l’histoire de la région afin de développer un sentiment d’appartenance chez mes élèves. Je voulais qu’ils aient une connaissance de leur ville, une connaissance concrète de notre histoire, à partir des lieux et des bâtiments qui nous entourent.
Rapidement, ces capsules devinrent les moments les plus attendus de mes cours. J’avais déjà fait quelques enseignements sur la fondation de Sorel, quelques histoires de soldats, de conquête et du régime anglais. Or, avant la neige de décembre, j’étais rendu à parler des Patriotes sorelois.
« Notre histoire est profondément marquée par l’insurrection du mouvement patriote. La seule victoire du mouvement s’est déroulée à Saint-Denis-sur-Richelieu, en 1837. Le chef des insurgés était Wolfred Nelson, surnommé le « Loup rouge ». Les élèves me regardèrent d’un air bizarre, se demandant bien d’où venait l’origine de ce surnom. Je leur répondis qu’il s’agissait simplement de la traduction de son prénom : Wolf Red !
Nelson était fils de loyalistes qui avaient fui les États-Unis lors de leur guerre d’indépendance. Né à Montréal, il déménagea avec sa famille à Sorel, nommée alors William-Henry, lorsqu’il avait trois ans.
Il étudia en médecine et reçut une charge de chirurgien pour des bataillons de milice, lors de la guerre de 1812. Certains étudiants me regardèrent étrangement et me demandèrent la raison de ces explications qui n’avaient rien à voir avec les Patriotes.
Au contraire ! Wolfred avait été éduqué par des Anglais et sa vision des Canadiens-français changea au contact de ceux-ci. Il va même se marier avec une Canadienne et s’établir à Saint-Denis. Encore plus, il devient député de William-Henry en 1827 et appuie Papineau dans le Parti patriote. »
La suite de cette chronique la semaine prochaine.
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Patrick Péloquin, Société historique Pierre-de-Saurel, www.shps.qc.ca
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