L'Oothèque de Francis Mineau

Par Marilyne Champagne
Chez les insectes, une oothèque est un groupe d’œufs enfermés dans une même coque. Oothèque, c'est aussi le fruit du travail acharné de Francis Mineau, qui lançait dernièrement son premier album solo.
Dans ce nouveau projet, le batteur de la formation soreloise Malajube a décidé de se dévoiler beaucoup, en assurant lui-même, en plus de l'écriture et de l'interprétation des chansons, l'ensemble des instruments.
« Ç'a adonné comme ça et j’ai eu beaucoup de plaisir à le faire. C’est vraiment le reflet de ce que je suis. Et tant qu’à me dévoiler, pourquoi ne pas y aller jusqu’au bout et jouer de tous les instruments », avance-t-il.
L'essence pop
À l'exception de deux pièces, la chanson francophone est à l'honneur. « Souvent, on demande aux gens de mettre des étiquettes sur un genre de musique. J’ai toujours répondu que c’était de la musique pop, lance-t-il. On sait que la pop, ça peut être large. Pour moi, ça reste de la musique assez simple, entre la pop plus dansante et la pop plus cérébrale. »
Si le projet se veut définitivement personnel pour Francis Mineau, il est difficile d'éviter la comparaison avec Malajube. « Je ne peux pas dire que c’est à des miles de Malajube, c’est quand même quelque chose qui se ressemble un peu... Souvent, les gens vont dire : "Ça ressemble à telle chose". Si quelqu’un dit : "Ça ressemble à Dumas", moi, je ne l’ai pas entendu. Du moins, je n’ai jamais travaillé en ce sens-là. Mais Malajube, oui, je suis capable de l’entendre. Quand je compose, j’ai plein de groupes en tête, plein d’influences. Dans mes chansons et ma musique, il y a des clins d’œil aussi à des chansons en particulier que j’aime bien, et à des artistes. Il y a beaucoup de références. Je ne crois pas qu'il faut que ça soit nécessairement clair non plus », réfléchit-il.
Le musicien confie aussi aimer jouer avec les contrastes. « Les oppositions créent beaucoup de possibilités de création, poursuit-il. Sur le disque, il y a des chants d’oiseaux. C’est pour moi l’expression la plus pure de la musique. Je trouvais ça important de mélanger ça à de la musique faite par un humain. »
Si la présence d'oiseaux peut sembler fortuite, Francis Mineau ne cache pas son intérêt marqué pour les animaux et les insectes. «J’ai toujours été près de la nature. C’est quelque chose qui est vraiment important dans ma vie, je suis né en campagne. J’y passe beaucoup de temps. L'ornithologie, c'est une passion pour ma femme et moi. Je me suis rendu compte, une fois que mes chansons étaient écrites, que c’était quelque chose qui se retrouvait partout dans mes textes, mais qui n’était pas dirigée à la base. Je ne me suis pas assis en disant : "Il faut que je parle des animaux" », rigole-t-il.
Un habitué de la région
D'ailleurs, il affectionne beaucoup les îles de Sorel « C’est un endroit que j’aime beaucoup. Même si je n’ai jamais habité à Sorel, j’ai travaillé là et une partie de ma famille vient de là, dont mon cousin Julien. J’y ai passé beaucoup de temps! Il y a quelque chose qui me rattache à la ville... »
Si aucune tournée québécoise n'est annoncée pour le moment, quelques spectacles sont déjà prévus et il n'est pas impossible que Francis Mineau vienne présenter les pièces de son récent album dans la région. « On va passer à Sorel un moment donné, c’est sûr! » laisse-t-il savoir.
D'autres projets musicaux sont également prévus pour l'artiste, qui préfère ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier. « Je m’implique dans plus d’un projet à la fois, au lieu de devenir obsédé par un seul. Mes différents projets musicaux s’influencent entre eux. »
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