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Le voyageur et le Sorel loyaliste

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5 juin 2013
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Quelques voyageurs ayant passés par Sorel ont eu la bonne idée de décrire leur passage, nous laissant ainsi des descriptions qui nous font maintenant voyager vers le Sorel d’autrefois.

Peu d’entre eux, à mon avis, ont toutefois eu l’impact d’Isaac Weld (1774-1856). Préoccupé par la situation de son Irlande natale et de l’Europe, ce dernier part pour l’Amérique du Nord en 1795 pour, selon ses dires, « se rendre compte si, en cas d’urgence dans l’avenir, quelque partie de ces territoires pouvait représenter un domicile acceptable et agréable ». Son périple transatlantique dure 15 mois et il en publie le récit en 1799 dans Travels Through the States of North America, and the Provinces of Upper and Lower Canada, During the Years 1795, 1796, and 1797.

En quoi, ce voyageur irlandais a eu plus d’impact qu’un Samuel de Champlain ou qu’un Benjamin Silliman, par exemple? Tout simplement, parce que l’une de ses phrases – « C’est la seule ville entre Montréal et Québec où la langue anglaise soit la langue dominante » – a été reprise à plusieurs occasions pour valider une vieille croyance populaire : celui d’un Sorel où la population aurait été majoritairement anglophone. Un mythe qui a la couenne dure, croyez-moi!

Avec l’arrivée massive de loyalistes causée par la guerre d’Indépendance américaine (1775-1783), la population anglophone de Sorel passe, au tournant de la décennie 1780, de rien ou presque rien à 471 habitants en 1784 sur un total de 1158 personnes. Donc, malgré tout, Sorel n’est alors pas majoritairement anglophone. Mais il faut comprendre Weld, qui écrit ce qu’il voit sans s’attarder aux chiffres réels. Il ne serait pas farfelu de penser qu’un visiteur ne s’aventurant pas plus loin que l’actuel carré Royal ait pu avoir une telle impression, les loyalistes étant alors fortement concentrés dans la zone environnante.

Son passage sur Sorel ne s’arrête toutefois pas qu’à ce sujet; il y traite aussi de la construction navale et de la rivière Richelieu. Allez! Reculons un peu dans le temps, au début d’août 1795, et constatons comment un globe-trotter pouvait décrire le petit bourg sorelois une décennie après le phénomène loyaliste et à l’aube du XIXe siècle.

« Nous étions partis de Montréal à onze heures du matin et à cinq heures de l’après-midi, nous arrivâmes à Sorelle, petite ville éloignée de Montréal de quinze lieues. Le courant du fleuve entre ces deux villes est extrêmement rapide… On ne compte jusqu’à présent, qu’une centaine de maisons, toutes construites avec peu de goût et à une grande distance les unes des autres. C’est la seule ville entre Montréal et Québec où la langue anglaise soit la langue dominante.

« Les habitants sont en grande partie composés de loyalistes des États-Unis, qui se sont réfugiés au Canada. Leur plus grand commerce est la construction des vaisseaux; il en sort annuellement plusieurs de dessus les chantiers, qui peuvent porter, depuis cinquante jusqu’à deux cents tonneaux. Dès qu’ils sont lancés, on les conduit à Québec où ils sont gréés.

« La construction des vaisseaux est, au Canada, une branche de commerce bien moins lucrative qu’on ne se l’imagine, parce que l’on est obligé de faire venir d’Angleterre, tous les articles et instruments en fer, les poulies et les cordages, de sorte que les bénéfices qui résulteraient de l’avantage d’avoir sous la main des bois excellents, sont plus qu’absorbés par les frais d’importations des objets que nous venons de parler.

« La rivière de Sorelle [Richelieu] est profonde à son embouchure, et procure aux vaisseaux un asile sûr contre les accidents qui accompagnent toujours, la fonte des neiges et la rupture des glaces. Les courants dont elle est parsemée dans son cours, empêchent qu’elle ne soit navigable pour les vaisseaux et même pour les canots, excepté jusqu’à une petite distance au-dessus de la ville (La traduction française est tirée de « Sorel en 1795 », La Gazette de Sorel du 25 février 1858, p. 2).

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Mathieu Pontbriand, Société historique Pierre-de-Saurel, www.shps.qc.ca

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