Sorel assiégée – partie I
Dans la mémoire collective, la défaite française sur les plaines d’Abraham, le 13 septembre 1759, marque la fin de la guerre de Sept Ans (1756-1763) en Amérique du Nord. Pourtant, le destin de la Nouvelle-France n’est toutefois pas encore joué à ce moment.
Malgré la perte de Québec, l’armée française et les miliciens canadiens se réorganisent sous le commandement du duc François-Gaston de Lévis.
Pendant ce temps, du côté de Sorel, on retrouve les vaisseaux du Roi pour l’hiver 1759-1760, attendant le dégel du printemps. L’arrivée des premiers navires britanniques sur le Saint-Laurent, en mai 1760, vient toutefois changer radicalement ce rôle de dortoir militaire maritime pour la petite bourgade.
Les forces britanniques, après que Lévis leur ait infligé un revers à la bataille de Sainte-Foy vers la fin d’avril, reprennent alors l’avantage du terrain. Les troupes françaises, situées dans les environs de la capitale, doivent alors battre en retraite, tandis que celles des Anglais se lancent à l’assaut de Montréal, qu’elles veulent prendre en étau avec trois armées.
À l’ouest, l’armée de Jeffery Amherst part du fort Oswego (sud du lac Ontario); de Crown Point, celle de William Haviland descend le Richelieu et, de Québec, celle de James Murray descend le fleuve. La trajectoire de ces deux dernières fait à nouveau de Sorel et des Cent-Îles, un lieu militaire stratégique important, ce que Lévis lui-même confirme : « Il est essentiel de les empêcher d’entrer dans la rivière de Chambly [Richelieu] et de n’abandonner le poste de Sorrel qu’à la dernière extrémité ».
Au début du mois d’août 1760, les Français travaillent à bloquer l’accès aux îles, mais ces travaux ne peuvent être terminés avant l’arrivée de la flotte ennemie. Le 12 août apparaissent les vaisseaux de Murray devant Sorel. François-Charles de Bourlamaque, chargé de la défense du lieu, s’y est retranché avec ses hommes deux jours auparavant.
L’un des officiers britanniques, John Knox, a livré une description de Sorel vue des navires ennemis : « Sur le côté gauche de l'entrée de la rivière Sorrel l'ennemi a établi un poste, pour frustrer notre jonction avec le corps du Brigadier Haviland, ou acquérir des renseignements de ce côté; à cette fin, les habitants de la paroisse, renforcée par d'autres milices et quatre cents marines, se sont retranchés d'une manière très respectable le long de la côte, pour prévenir une descente: et, dans le cas où leurs lignes devraient être forcées, ils ont jeté d’autres travaux à l'église et moulin à vent, et, un peu plus haut, un fort en piquets de forme carré, où je peux observer qu'ils ont monté un certain nombre de pierriers».
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