La conquête de l’Ouest par des voyageurs canadiens – partie I
Avant la prise du Canada par l’armée anglaise, des postes de traite furent établis dans les pays d’en haut et jusque dans ce qui est aujourd’hui la Saskatchewan. Des marchands français avaient vu les montagnes Rocheuses et connaissant le fleuve Oregon.
Le commerce avec les indigènes s’avérait très lucratif et était un monopole royal. Les traiteurs devaient obtenir des permissions et se conformer aux règles établies. Les objets pour troquer ne comportaient que des couteaux, des grains de collier, des couvertes, des tissus vermillon et autres babioles de peu de valeur, comparativement à celle des fourrures.
Le traiteur portait le nom de « bourgeois » et ses subalternes, « voyageurs » ou « mangeurs de lard ». Les « hivernants » formaient une autre catégorie avec les « commis ». Les chefs d’équipe recevaient une solde de 12 livres par année, alors que les voyageurs n’en recevaient que quatre.
Le commerce des fourrures se poursuivit sous le nouveau régime. Plusieurs compagnies se firent de la compétition. Le français demeura la langue officielle, tant que le commerce des fourrures fut maintenu.
Les traiteurs investissaient d'importantes sommes pour l’achat de matériel, de nourriture, de canots ainsi que pour l’embauche de personnel. Les Canadiens étaient reconnus comme des hommes de grande force, d’endurance, d’habileté, avec un bon caractère et une grande politesse. Pendant leurs longs parcours, ils ramaient en chantant de vieilles chansons de France.
Trois types de canots furent utilisés pour le transport. Celui nommé « de Montréal » mesurait de 35 à 40 pieds et nécessitait 14 rameurs. Le « canot du nord » mesurait environ 25 pieds et pouvait transporter 3000 livres de matériel, en plus du personnel. Entre ces deux canots, il y avait un de longueur intermédiaire que l’on appelait le « bâtard ».
Après avoir avironné pendant des semaines, passé par de pénibles portages, on arrivait aux postes de traite. Parfois, la saison étant trop avancée, les voyageurs devaient passer l’hiver dans des cabanes de bois rond entourées de palissages et que l’on appelait fort ou poste de traite. Ils se façonnaient des meubles, des bols, des cuillères à l’aide de leurs couteaux. On grattait la peau des chevreuils pour servir de vitre pour les fenêtres.
Visitez la page Facebook de Société historique Pierre-de-Saurel.
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.