La SABL doit retirer sa passerelle

Par Sébastien Lacroix
La Société d’aménagement de la Baie Lavallière (SABL) a été contrainte de procéder au démantèlement de la passerelle de bois qui complétait le sentier d’interprétation de la Maison du Marais.
La destruction de la passerelle est le résultat d’une demande de l’Union des producteurs agricoles (UPA) qui a fait des pressions auprès de Canards Illimités Canada (CIC) pour remettre en état les structures de contrôle de la baie Lavallière, soit le barrage et les deux déversoirs.« Comme nous n’avons pas pu obtenir un appui du ministère des Ressources naturelles et de la Faune, et que nous avons été incapables de nous entendre avec l’UPA, nous avons dû nous résoudre à la démanteler. Nous n’avions pas les moyens financiers pour enclencher des procédures judiciaires », explique Marilyn Chabot, secrétaire du conseil d’administration de la SABL.
« C’est que la passerelle était en partie assise sur la digue. Elle dérangeait les agriculteurs parce qu’elle retenait l’écoulement des eaux en raison de l’accumulation de sédiments », poursuit Madame Chabot. « Nous avons un employé de la faune qui veut entrer dans les détails techniques. C’est certain que les pratiques agricoles qui ont changé n’aident pas la cause de la baie, alors que nous sommes passés de petites fermes familiales à de la grande culture intensive ».
Comme le fait valoir Paul Messier, le directeur général de l’organisme, dans une lettre ouverte qu’il signe dans notre section « Tribune Libre » et qui dresse un portrait inquiétant de la situation, la SABL réclame une étude hydrique sur le bassin versant de la baie Lavallière afin d’identifier la provenance des sédiments et les moyens d’intervenir.
Un impact déjà ressenti
La disparition de la passerelle s’est déjà fait sentir auprès de la clientèle qui l’empruntait. « Il y a un impact réel. Nous la sentons déjà. Il y avait environ 6 000 personnes qui l’empruntaient durant nos heures d’ouverture de mai à septembre. Elle était aussi empruntée hors-saison et en dehors de nos heures d’ouverture. On évalue son utilisation à 10 000 personnes par année », indique Mme Chabot.
« Elle permettait aux gens de se rendre jusqu’au barrage pour qu’ils puissent voir à quoi ça ressemble, explique Marilyn Chabot de la SABL. Ça donnait l’occasion de sensibiliser les gens aux milieux humides, qui sont les « reins » de la planète ».
La SABL, qui est un organisme à but non lucratif, a dû enlever la structure à ses frais, une opération qui lui a coûté près de 4 000 $. Ce montant s’ajoute aux 15 000 $ qu’elle avait dû investir pour reconstruire la passerelle qui avait été emportée par un embâcle, en janvier 2008, quelques mois après avoir été installée grâce à une subvention de la même ampleur provenant de l’Agence forestière de la Montérégie.
Pour le moment, le scénario envisagé par la SABL est de permettre l’accès au barrage en défrichant un chemin où était située la passerelle. « Ce sera toujours incertain parce que les gens pourront y aller seulement quand ce sera sec », mentionne Marilyn Chabot.
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