Daniel Moreau retrouve sa liberté

Par Sébastien Lacroix
Le curé Daniel Moreau, qui fait face à sept chefs d’accusation en lien avec de la pornographie juvénile, a été remis en liberté, en fin d’après-midi lundi.
Malgré une preuve bien étoffée, la Couronne a échoué dans sa tentative de faire en sorte qu’il demeure derrière les barreaux. Le juge n’a pas été convaincu de la nécessité de le garder détenu jusqu’à son procès, étant donné qu’il ne considère pas qu’il représente un danger pour la population.
En attendant la reprise des travaux devant les tribunaux, le 29 avril, Daniel Moreau devra demeurer chez l’une de ses sœurs qui a accepté de l’héberger dans une maison mobile où il y a très peu d’enfants. Une autre de ses sœurs a accepté de payer une caution de 1000 $.
Daniel Moreau s’est engagé à ne pas posséder ou avoir accès à du matériel informatique ou à un téléphone intelligent, à ne pas entrer en contact avec des personnes de moins de 18 ans dans quelques lieux que ce soit, à ne pas avoir accès au mouvement scout ou tout autre groupe en lien avec la jeunesse, à ne pas contacter quiconque, même adulte, en lien avec le mouvement scout ou même d’entrer en contact ou de se trouver en présence des trois prêtres qui étaient présents au moment de son arrestation, à l’église Saint-Gabriel-Lalemant, sauf pour aller chercher ses effets personnels.
La procureure de la Couronne a dit être déçue du verdict de l’enquête sous caution. « Il y a risque de récidive dans son cas et le public a raison d’être inquiet », a commenté Me Marie-Josée Bergeron après la levée de l’audience.
En fait, le juge n’a pas pris en cause la preuve, mais ce que le droit prévoit dans un cas comme celui du curé Moreau. Même s’il a convenu que la gravité de la preuve est « importante », que le risque de condamnation est « manifeste » et que le degré d’implication est « clair », le curé ne représente pas de réel danger pour la communauté.
Le procureur de la défense, Me Gilles B. Thibault, a rappelé que son client a déjà plaidé non coupable. Bien que la preuve soit frappée d’une ordonnance de non-publication, celui-ci a bien accepté de la commenter. « Il y a eu possession, mais ce sont surtout des téléchargements. On vous a aussi raconté une histoire de cérémonie chez les scouts, mais il n’y a rien qui dit qu’il y a eu des attouchements », a-t-il commenté.
Me Thibault a tout de même reconnu la gravité de l’affaire. « C’est une charge qui est lourde. Il n’y a pas qu’une ou deux images, mais une quantité assez importante et c’est quelque chose qui se déroule dans le temps. »
Pour ce qui est du chef de distribution, l’avocat souligne qu’il ne s’agit pas de fichiers numériques. « Ce ne sont pas des vidéos, mais de trois textes qu’il a écrits et publiés sur des sites. Pour ce qui est des autres, ils sont demeurés chez lui et il ne les a montrés à personne », tempère-t-il.
Satisfait de reprendre sa liberté
Selon son avocat, Daniel Moreau est satisfait de reprendre sa liberté, lui qui était détenu depuis son arrestation, jeudi après-midi à Sorel-Tracy. « Ce soir, il va sans doute apprécier le confort de son foyer, ce qu’il n’a pas eu depuis qu’il a été arrêté », dit-il.
Me Thibault estime que son client n’est pas abattu par ce qui lui arrive. « Il est sans doute sous le choc, d’autant plus qu’il fait face à la pression médiatique, ce qu’il n’est pas habitué. »
À sa sortie du palais de justice, le lundi 11 mars vers 18 h, l'accusé a dit n'avoir qu'un seul mot à prononcer aux journalistes qui l'ont interpellé : « regret ».
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