Onde de choc dans le milieu religieux

Par Sébastien Lacroix
À l’heure où les prêtres sont de moins en moins nombreux, l’arrestation du curé Daniel Moreau a eu des répercussions au sein des différentes paroisses et mouvements pastoraux dans lesquelles il était impliqué.
Pour le moment, c’est l’abbé Jean-Marc Beaudet qui se retrouve avec une charge supplémentaire inattendue. Il a été appelé à remplacer le curé Daniel Moreau dans plusieurs des rôles qu’il occupait avant son arrestation, le 7 mars dernier.
Pour une période indéterminée, le prêtre assurera la transition. « Il siégeait au conseil d’administration de trois paroisses. C’est moi qui me retrouve avec tout ça sur les épaules. Je vais m’occuper de toutes ses charges pastorales, rappelle-t-il. Ça peut durer une semaine, un an ou peut-être dix. Je ne le sais pas encore. C’est le diocèse qui va décider. »
C’est d’ailleurs Jean-Marc Beaudet qui a officié la messe dominicale à l’église Saint-Gabriel-Lalement, quelques jours après l’arrestation du curé Moreau qui fait face à sept chefs d’accusation pour pornographie juvénile.
C’est lui qui a dû réconforter les paroissiens. « Ils ont de la peine. Ils sont tristes de ce qui est arrivé, témoigne-t-il. D’un autre côté, le fait que ce soit moi qui aie pris la relève les sécurise. Ils me connaissent bien parce que je suis là depuis longtemps et que je suis très impliqué. Je suis aumônier des Filles d’Isabelle. Je suis dans les Chevaliers de Colomb. Je suis aussi dans les scouts de Sorel, ceux qui sont reconnus par Scout Canada, pas les mêmes que ceux que Daniel a fondés avec les Aventuriers de Baden-Powell. »
Jamais eu le moindre doute
Jean-Marc Beaudet vivait avec le curé Daniel Moreau depuis trois ans lorsque les policiers de la Sûreté du Québec sont débarqués à l’église Saint-Gabriel-Lalemant, le 7 mars, pour lui passer les menottes et saisir du matériel compromettant.
Le prêtre affirme n’avoir jamais eu le moindre doute sur ce qui se tramait dans la chambre du curé. « On est tombé en bas de notre chaise en apprenant ça, lance-t-il. Il n’y a jamais rien eu qui nous laissait penser ça. »
Le fait que trois jeunes se trouvaient au sous-sol de l’église lors de l’arrestation du curé n’avait rien d’alarmant, selon l’abbé Beaudet. « Il y a toujours eu des jeunes qui venaient coucher au sous-sol de l’église durant la semaine de relâche. Parce que c’est à ce moment-là qu’ils sont disponibles. Ils étaient là pour préparer le camp d’été de leur mouvement scout. Daniel prend toujours deux ou trois jours durant leur semaine de relâche pour trouver une thématique autour duquel bâtir le camp, que ce soit les Amérindiens ou les chevaliers, par exemple. »
Plusieurs autres implications
En plus de ses charges pastorales et d’un mouvement s’apparentant aux scouts (Les Aventuriers de Baden-Powell), Daniel Moreau œuvrait au sein de différents organismes en lien avec la jeunesse.
Le curé était le coresponsable du Service de préparation à la vie, un mouvement catholique destiné aux jeunes. « Ce sont des jeunes qui se rencontrent une fois par semaine pour discuter et trouver des façons de s’engager socialement. Par exemple, ce sont eux qui étaient derrière les bols de riz au mercredi des Cendres et ils ont remis les profits au Centre d’action bénévole », explique Jean-Marc Beaudet.
Daniel Moreau était aussi la personne-ressource de la Catéchèse biblique symbolique, une forme de pastorale établie il y a une dizaine d’années et qui s’adresse autant aux enfants et aux adolescents qu’aux adultes.
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