Une série d’incendies criminels

Par Sébastien Lacroix
S’il était soulagé d’apprendre que le feu de broussaille (voir le texte en page 4) n’a pas atteint les terrains du ministère des Ressources naturelles et de la Faune (MRNF) dans la Baie Lavallière, Paul Messier croit que l’hypothèse de l'origine criminelle n’ait pas à écarter.
Quelques jours plus tôt, quatre îlots de nidification aménagés dans la baie ont été la proie des flammes après que des individus eurent volontairement allumé un feu. « Peut-être qu’il peut y avoir une corrélation », suggère le directeur général de la Société d’aménagement de la Baie Lavallière (SABL).
Le mardi 30 avril, soit quatre jours avant que la SOPFEU intervienne pour l’important feu de broussaille qui s’est déclaré au bout du chemin de Lavallière, des témoins ont vu des individus mettre le feu sur des îlots de nidification.
« Les agents de la faune mènent actuellement une enquête, mais ce ne devrait pas être très long avec les informations qu’ils ont obtenues », assure Paul Messier.
Celui-ci était évidemment désappointé de la tournure des événements. « C’est quelque chose à ne pas faire, déplore-t-il. Parce que quand elles commencent à pondre, les cannes vont déposer un œuf une journée et elles y retournent en pondre un autre le lendemain. Si elles avaient commencé à pondre, c’est fini, il n’y en a plus. »
Comme les îlots sont entourés d’eau, le feu qui les a rasés, s’est consumé et s’est éteint tout seul après un certain temps, puisqu’ils sont entourés d’eau. Une semaine plus tard, la végétation avait déjà recommencé à pousser.
« C’est fou comme la nature reprend rapidement », s’étonnait Paul Messier lors du passage du journal.
Des conséquences qui auraient pu être catastrophiquesS’il avait fallu que les flammes du feu de broussaille qui a eu lieu le samedi 4 mai atteignent les terrains du MRNF, le directeur général de la SABL estime que les conséquences auraient pu être dramatiques.
En fait, si la Baie Lavallière a été touchée, ce serait sur des terres en friche qui appartiennent à des propriétaires privés. « Il n’y a pas de milieux humides qui ont été touchés. Ça s’est passé au moins à un kilomètre des terres du ministère », a assuré Paul Messier, après être allé vérifier sur place à l’aide de jumelles.
S’il ne souhaite jamais qu’un feu se produise, Paul Messier espère qu’il aura permis de brûler du phragmite, une plante envahissante qui est de plus en plus répandue. « Ça va permettre de la contrôler un peu, parce que c’est l’ennemi numéro un des marais », illustre-t-il.
Par contre, si le feu a brûlé de la phalaris, un autre type de plante, il se peut qu’il y ait eu des conséquences funestes pour la faune. « S’il y a des canards qui nichaient là-dedans, ils sont morts », dit M. Messier.
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