La politique salariale de la MRC fait aussi jaser

Par André Péloquin
Le maire de Yamaska, Louis Joyal, a profité du point concernant les affaires nouvelles pour souligner son insatisfaction face à la récente adoption de la politique salariale du conseil de la MRC adoptée lors d’une séance spéciale le 2 mai dernier.
« Je voulais faire savoir que j’étais tout d’abord contre l’embauche de nouveaux employés à la MRC, mais qu’en considérant le retard pris sur certains dossiers, j’ai acquiescé. Je trouve toutefois déplorables les augmentations de 10 % qui ont été adoptées. En 2013, les salaires dépasseront le million et on se justifie en faisant valoir l’équité entre MRC. En ce qui me concerne, je préfère l’équité entre régions! », a-t-il tonné en faisant valoir que certaines municipalités de la MRC Pierre-De Saurel ne peuvent suivre ce rythme.
« Le coût de ces augmentations se fait aussi ressentir sur les municipalités. De plus, pourquoi je devrais accorder des augmentations de 10 % aux employés de la MRC quand je peux à peine offrir des augmentations de 5 à 6 % aux employés à la mairie? », a-t-il ajouté avant de nuancer ces propos. « Je suis contre, mais je tiens à ajouter que ce n’est pas dramatique. Les employés engagés sont qualifiés, mais il faut s’imposer des limites et respecter les citoyens qui paient nos salaires, cet immeuble et les augmentations. »
La mairesse de Saint-Aimé, Maria Libert, abondait aussi dans le même sens. « Je tiens à dire que j’ai aussi voté contre cette politique. J’étais d’accord pour qu’on embauche des gens pour nous épauler, mais pas qu’on ajuste leurs salaires selon les autres MRC. Il faut être prudent avec ces comparaisons et ces augmentations qui valent des milliers de dollars. Je n’accepte pas ça et ça me met mal à l’aise. », a-t-elle précisé avant d’indiquer au directeur général Denis Boisvert qu’elle tenait à ce que sa dissidence soit inscrite au procès-verbal. Pierre Lacombe, maire de Sainte-Anne-de-Sorel, a abondé dans le même sens.
Le maire de Massueville, Denis Marion, lui, s’est fait plus pragmatique. « Comment gérer une MRC? Avec de l’arbitraire ou en se donnant des critères? C’est difficile d’aborder le traitement des salaires sans étude à ce sujet. D’où l’emploi d’une firme qui, après une étude s’étalant sur des mois, nous a proposé une marche à suivre qui n’est pas arbitraire et qui allait régler la question de l’équité salariale, pas seulement entre les femmes, mais aussi entre les postes. Bien sûr, ce n’est pas plaisant de recevoir des factures, mais c’est le fun de savoir que notre MRC est bien encadrée et que chaque poste à maintenant une définition de tâches précise. On y gagne et on évite l’arbitraire. C’est pourquoi j’ai voté pour », a-t-il expliqué tout en faisant valoir que ces salaires pouvaient aussi se justifier par la rareté de main-d’œuvre et la compétition de villes comme Drummondville et Longueuil.
Claude Pothier, maire de Saint-Roch-de-Richelieu, s’est dit déçu par la tournure des événements. « On a passé des heures là-dessus. On a demandé s’il y avait des questions et personne n’a levé la main! Pourquoi avoir attendu si longtemps pour se manifester? »
Puis, pour clore le débat, le préfet Gilles Salvas a lui aussi affirmé que ces embauches permettront à certains dossiers qui piétinent, dont le parc éolien, d’avancer à nouveau. « Ça nous prenait de nouveaux employés et il fallait ajuster leurs salaires », a-t-il tranché de revenir sur les augmentations de salaire que les membres du conseil de la MRC se sont attribuées dernièrement. « Vous trouvez mon augmentation énorme? Je demeure tout de même un des préfets qui gagne le moins cher au Québec et je ne m’en plains pas », a-t-il conclu.
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