« Nous n’avons plus le droit à l’erreur »

Par Sébastien Lacroix
Même si la ferveur souverainiste semble avoir diminué au cours des dernières années, l’ancien chef du Parti Québécois y croit plus que jamais.
De passage à Sorel-Tracy, le 17 juin, pour honorer la mémoire du Dr Wolfred Nelson, Bernard Landry estime que « les patriotes nous ont donné la liberté et qu’il faut s’en servir pour faire l’indépendance ».
Pour lui, ce n’est pas normal que la Reine d’Angleterre, contre qui les patriotes se sont battus pour s’affranchir il y a 175 ans, soit encore à la tête de notre pays. « Nous allons y arriver, mais le mouvement souverainiste n’a plus le droit à l’échec. Nous n’avons plus le droit à l’erreur, a-t-il déclaré. Si nous abandonnons cette cause, nous allons produire un effet invraisemblable au sein de la population. Comment allons-nous expliquer à nos enfants que ce n’est pas René Lévesque, qui avait raison? Que ce n’est pas non plus Pierre Bourgault, mais que c’était Pierre Trudeau! »
Bernard Landry a donné quelques exemples du passé desquels le Québec aurait dû s’inspirer. « Les grands intellectuels, Voltaire et Rousseau ont eu raison. Les patriotes américains ont eu raison et ils ont fait naître l’une des plus grandes puissances au monde, souligne-t-il. Tandis que nous, le combat que les patriotes ont mené ne nous a pas permis d’avoir autre chose qu’une province. C’est humiliant et déshonorant. Ne pas leur rendre l’ultime hommage que de faire l’indépendance, ce serait de l’ingratitude. »
Une cause qui progresse ?
Bernard Landry est catégorique, la place du Québec n’est plus à la Confédération canadienne entre l’Île du Prince-Édouard et le Nouveau-Brunswick, elle est aux Nations Unies.
L’ancien premier ministre, qui milite pour la souveraineté depuis les années 1960, estime que la cause progresse. « Nous sommes passé de 1% en 1970 à 40% en 1980 et nous avons atteint 50% en 1995, dont 60% de francophones. Ce n’est pas une courbe ascendante ça ? Nous sommes condamnés à la victoire. Nous méritons notre indépendance et on va l’avoir. »
Les arguments économiques avancés par les tenants du NON, n’ont plus leur place, estime Bernard Landry. « Il n’y a aucune raison de ne pas la faire. Le Québec est la 30e puissance économique du monde, rappelle-t-il. Poser la question de notre capacité à faire l’indépendance, c’est une absurdité. Nous devrions nous indigner de ne pas être encore un pays indépendant. »
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