Coalition avenir Québec
Financement politique: la CAQ était favorable à des dons à 200$ cet été
Par La Presse Canadienne
La Coalition avenir Québec (CAQ) de François Legault, qui vient de renoncer temporairement au financement populaire, proposait pourtant de hausser le plafond des dons politiques à 200 $ l'été dernier.
L’information, d’abord rapportée par le 98,5 FM et Radio-Canada, a été confirmée par La Presse Canadienne.
«Nous étions d’accord pour étudier en comité technique du DGEQ (Directeur général des élections) une actualisation du 100 $ en dollars d’aujourd’hui. Nous avons consulté et décidé de ne pas poursuivre cette avenue il y a quelques semaines déjà», a indiqué par écrit la directrice générale de la CAQ, Brigitte Legault.
La Presse Canadienne a obtenu copie d’un document de la permanence de la CAQ datant du mois d’août et dont le sujet est «Propositions de changements législatifs de la Loi électorale». On voit que le parti proposait de revoir le plafond des dons pour le faire passer de 100 $ à 200 $ et d’inclure un mécanisme d’indexation.
Une proposition qui détonne avec ce que le premier ministre a annoncé jeudi. Alors que la CAQ est au centre de la controverse depuis deux semaines pour ses pratiques de financement, François Legault a affirmé que son parti ne récoltera plus de dons de la part des citoyens. En 2023, la CAQ a amassé un peu plus de 800 000 $ en contributions populaires.
Questionné en point de presse à savoir depuis quand il réfléchissait à cette idée, le premier ministre a répondu: «c'est quelque chose qu'on discute depuis longtemps».
Dans des messages obtenus par La Presse Canadienne, des élus caquistes ont invité des maires à des cocktails de financement en laissant miroiter une rencontre avec des ministres en échange d'une contribution de 100 $ à la caisse du parti.
Deux députés caquistes, Louis-Charles Thouin et Sylvain Lévesque, font l’objet d’une enquête de la commissaire à l’éthique de l’Assemblée nationale. Deux autres demandes d’enquête ont été déposées par Québec solidaire pour les députés Gilles Bélanger et Yves Montigny.
La loi électorale prévoit que chaque citoyen peut verser un maximum de 100 $ à une formation politique, mais il ne peut le faire pour obtenir une contrepartie.
Le premier ministre a enjoint les autres formations politiques à cesser également de percevoir des dons. Tous les partis d'opposition ont rapidement fait savoir qu'ils refusaient l'offre caquiste en la qualifiant de «geste de panique» ou de «diversion».
Thomas Laberge, La Presse Canadienne
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.