Dominic Lemieux est au cœur du conflit de l’aluminerie d’Alma
Par Sébastien Lacroix
Même si le conflit qui a éclaté au tournant de la nouvelle année à l’aluminerie d’Alma peut paraître lointain pour certaines personnes, quelqu’un de chez nous se retrouve tout de même aux premières loges pour défendre les intérêts des travailleurs.
Après avoir travaillé chez Stelco, puis ArcellorMittal, de 2000 à 2008, Dominic Lemieux est devenu représentant syndical à temps plein. En 2010, les Métallos l’ont mandaté pour mener à bien les négociations avec Rio Tinto Alcan au Lac Saint-Jean.
Les pourparlers qui ont fini par achopper sur la question de la sous-traitance qui se retrouve sur des postes de production. « Nous n’avons aucune demande en ce qui concerne le salaire, le fonds de pension, les assurances collectives, les vacances ou les congés mobiles, décrit-il. Ce que nous voulons, c’est que les départs à la retraite soient remplacés par un syndiqué, qui gagne en moyenne 38 $ l’heure, et non par un sous-traitant, qui reçoit 20 $ de l’heure de moins ».
Le Contrecoeurois estime que le conflit pourrait être long. « Ça va durer aussi longtemps que l’employeur n’aura pas plié sur ce point, prévient-il. Actuellement, même s’ils reçoivent environ la moitié de ce qu’ils sont habitués d’avoir, le secours de grève permet aux salariés d’être assez confortables ».
« Les gens de là-bas ont décidé de se battre pour que les générations futures et le plus possible de gens aient les mêmes conditions qu’eux, explique-t-il. Nous avons un bon appui dans la population. Les commerçants comprennent que ce ne sont pas des salaires à 18 $ de l’heure qui vont faire virer l’économie ».
« Les gens de là-bas ont décidé de se battre pour que les générations futures et le plus possible de gens aient les mêmes conditions qu’eux.»
Les travailleurs d’Alma sont d’autant plus motivés à tenir leur bout qu’ils espèrent que leur revendication serve d’exemple. « Nous avons des syndicats partout en Amérique du Nord, même sur deux continents, indique le représentant. Ils nous appuient. Nous allons lancer une campagne à l’échelle planétaire pour faire connaître les raisons pour lesquelles nous nous battons ».
« Tous les gros joueurs dans l’industrie lourde utilisent la sous-traitance comme main-d’œuvre pour diminuer leur frais d’exploitation, dit-il. Nous voulons que la richesse soit redistribuée. Rio Tinto a fait 15 milliards de profit net l’an dernier, et ce n’est pas encore assez ! »
À propos des ressources hydroélectriquesUne autre bataille que mènent les travailleurs en lock-out vise à empêcher la compagnie de profiter de la situation pour revendre à Hydro-Québec l’électricité qu’elle ne consomme pas en raison de la baisse de production.
« Présentement, nous essayons de mettre la main sur une entente secrète qui aurait été signée avec Hydro-Québec, dit-il. Nous faisons des pressions, mais le ministre Gignac ne veut pas s’en mêler. Il me semble que plutôt que de parler du Plan Nord, le gouvernement devrait tout faire pour maintenir les bons emplois au Lac-Saint-Jean ».
« Ça touche un point sensible. Il y a toujours eu une convention sociale entre Alcan et la population de là-bas. Comme elle possède les richesses naturelles de la région, la compagnie a promis de toujours leur donner de bons empois en retour », raconte-t-il.
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