Un bond historique
Occupant actuellement le poste d’adjointe administrative à la CDC de Pierre-De Saurel, Louise Delisle a porté plusieurs chapeaux au cours de sa carrière, durant laquelle elle a œuvré au sein de plusieurs organismes de différentes régions du Québec : Maison pour femmes violentées en Abitibi, Cuisines collectives d’Hochelaga, Porte du Passant, etc. Détentrice d’une formation en droit et femme d’affaires, elle a travaillé à son compte comme rédactrice-traductrice. Elle siège présentement au sein du conseil d’administration du CSSS Pierre-De Saurel.
Qu'est-ce que le 8 mars représente pour vous?« Le 8 mars, un moment charnière pour réfléchir au chemin accompli par les femmes pour prendre leur place… tantôt, cette réflexion-là est faite avec beaucoup de satisfaction, tantôt avec un certain désarroi. Quand on pense qu’en peu de temps – depuis 70 ans, en fait, au Québec – les femmes sont passées du statut d’incapable à l’acquisition d’une reconnaissance juridique, qu’elles ont obtenu le droit de vote, ont quitté leur cuisine pour conquérir le monde… des pas de géant ont été accomplis. 70 ans, c’est court dans l’histoire du genre humain pour accomplir un bond aussi important. Mais quand je pense au chemin qui reste à parcourir, c’est quelquefois avec un petit pincement au cœur.
À titre d’exemple, que l’égalité salariale – une question aussi primaire – soit encore à l’ordre du jour est tout simplement renversante.
Quels sont les défis à relever pour les femmes au cours des prochaines années?Comme femme, on s’est donné une pensée, une voix, on a appris à défendre des droits, nos droits. Maintenant, il nous faut apprendre à prendre notre pouvoir à nous. Non pas celui qui est teinté par le schéma traditionnel de l’exercice, mais un pouvoir marqué par nos valeurs de compassion, de partage, toutes ces valeurs qui s’arriment à la notion de « prendre soin de » et qui proviennent de notre héritage de femmes et de mères.
Il nous faut apprendre à transposer notre rôle de gardiennes des valeurs ancestrales dans l’exercice du pouvoir public. Quand je parle du pouvoir public, je parle de tous les lieux d’exercice du pouvoir dans notre société et non uniquement du pouvoir conféré aux élu(e)s.
Quel message souhaitez-vous communiquer à la nouvelle génération?Je suis partie d’une citation que j’ai eue en cadeau d’une activiste américaine du nom de Florence Luscomb, qui a milité au sein du mouvement des suffragettes. Elle était la première femme architecte à graduer au Massachusetts Institute of Technology (MIT). Elle disait : « Rien au monde n’est plus fragile qu’un flocon de neige et rien n’est plus irréversible qu’une avalanche! Mais une avalanche n’est rien de plus que des milliers de flocons de neige. Ainsi, si chacune de nous, petit flocon de neige, faisait simplement sa part, notre force serait irréversible.
Je n’ai pas la prétention de porter le flambeau des mots d’ordre ou des orientations à suivre, mais mon message aux jeunes femmes, c’est : « Faites partie de l’avalanche. .. Que votre contribution soit grande ou petite, discrète ou à l’avant-plan n’a aucune importance. Faites partie de l’avalanche…
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