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Intimidation, un documentaire-choc « bouleversant »

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9 avril 2012
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Par Josianne Desjardins

Des jeunes vivent l'enfer au quotidien parce qu'ils se font injurier et battre à l'école. C'est ce qu'expose le nouveau documentaire-choc américain Intimidation, dont la Fondation Jasmin Roy s'est associée pour lutter davantage contre ce fléau.

Le cinéaste Lee Hirsch a plongé dans l'univers de cinq jeunes constamment victimes d'intimidation, dont deux d'entre eux se sont enlevés la vie. Devant le geste désespéré de leur enfant, les parents ont livré un témoignage poignant.

Dans le film, on aperçoit un des jeunes, que plusieurs surnomment « tête de poisson », encaisser les coups de poing, les insultes et qui se fait étrangler à répétition dans l'autobus scolaire.

Une autre adolescente, qui est « sortie du placard » en avouant son homosexualité, raconte être devenue la tête de Turc des élèves de son école, et même d'un de ses professeurs.

« Le film m'a complètement bouleversé. Ce qui a été dur pour moi, c'est de voir ce que vit l'un des enfants dans l'autobus scolaire. C'est à peu près ce que j'ai vécu », témoigne Jasmin Roy lors d'une entrevue accordée à la première du film au cinéma Quartier latin, le 2 avril.

Pour ce dernier, il a aussi été émouvant de voir l'un des pères de famille qui souffre du suicide de son fils, mais qui se bat pour éviter que d'autres jeunes ne passent aussi à l'acte.

Arrivé au bon moment

Toujours selon M. Roy, le documentaire est arrivé au bon moment. « On est entrain de faire un changement collectif. Tout le monde essaie de changer leur perception. On ne peut plus rester indifférent face à l'intimidation », soutient-il.

Caroline Lachance et Éric Fortin, les parents David Fortin, disparu en 2009 à l'âge de 14 ans, étaient présents lors de la première du film. L'adolescent d'Alma se disait victime d'intimidation à l'école.

Ils estiment que le documentaire devrait être présenté au plus grand nombre de jeunes possible pour « changer les choses ».

« Notre fils n'était pas si différent des autres. Pourquoi on a choisi David? Parce qu'on a vu qu'il était plus vulnérable, plus faible pour se défendre », croit la mère.

Celle-ci avait d'ailleurs remarqué que le comportement de son fils était différent les jours précédant sa disparition. « La veille, on lui avait encore offert de se faire battre », souligne-t-elle.

Reconnaître l'ampleur du problème

La Fondation Jasmin Roy travaille dans le but que l'intimidation ne soit pas banalisée. « Ce ne sont pas que des chicanes d'enfants et il faut maintenant y voir sérieusement. Souvent, c'est une communauté qui est contre un enfant, et s'il n'y a pas l'intervention d'adultes, on ne peut pas se sortir de ça, c'est impensable », explique-t-il.

« C'est un problème qui a toujours existé. Mais aujourd'hui, on connait les conséquences de l'intimidation. On sait très bien qu'il y a des jeunes qui décrochent, qui tombent malades, ont des problèmes de santé mentale, d'anorexie, de boulimie et d'automutilation », poursuit-il.

Selon lui, le film permet d'exposer le problème de l'intimidation, mais n'apporte pas nécessairement de pistes de solutions. À son avis, il faut se donner du temps pour y parvenir puisque le « mouvement » de lutte contre ce problème en est à ses débuts au Québec.

D'ailleurs, la Fondation a déposé un mémoire dans le cadre des consultations particulières sur le projet de loi 56 visant à lutter contre l'intimidation et la violence à l'école.

Pas juste à l'école

La responsabilité d'empêcher l'intimidation ne revient pas juste à l'école, mais d'abord et avant tout aux parents, insiste M. Roy.

« Il y a des parents qui poussent encore leur enfant à se battre dans la cour d'école, mais ils veulent par la suite que l'école règle le problème. C'est contradictoire », mentionne-il.

Cependant, la Fondation Jasmin Roy souhaite tout de même rejoindre davantage les jeunes en arrivant à une entente afin que le documentaire Intimidation soit présenté dans la plupart des écoles au Québec.

Par ailleurs, le documentaire intitulé Bully dans sa version originale ne peut être vu sans la supervision d'un parent pour les jeunes de moins de 17 ans aux État-Unis, en raison du langage grossier à certains moments.

Au Québec, la Régie du cinéma lui a accordé la cote «G» pour général.

« Ce que j'ai trouvé le plus violent, c'est la vérité du drame vécue par les jeunes et les parents dont les enfants se sont suicidés », estime M. Roy.

Le documentaire prendra l'affiche à travers le Québec le 14 avril.

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