Gaz de schiste : les citoyens demeurent mobilisés
Par Sébastien Lacroix
Même si la nouvelle ministre des Ressources naturelles du Québec, Martine Ouellet, a affirmé son intention d’imposer un moratoire permanent sur l’exploration et l’exploitation des gaz de schiste, les opposants du Bas-Richelieu demeurent mobilisés.
« Nous continuons le combat, assure Louise Gagnon, du Comité de vigilance de Sainte-Victoire-de-Sorel. Il faut que la majorité refuse les activités de l’industrie pour des questions de santé, d’environnement et de nappe phréatique. C’est pourquoi nous restons mobilisés et que nous continuons à faire signer des pétitions contre et à amener d’autres villages à se joindre au mouvement. »
D’ailleurs, après ceux de Saint-Ours et Sainte-Victoire-de-Sorel, des comités de citoyens ont été formés un peu partout dans le Bas-Richelieu. Saint-Roch-de-Richelieu, Saint-Robert, Massueville et Saint-Aimé ont joint le mouvement, alors que des comités sont en voie d’être créés à Saint-David et à Sorel-Tracy.
À chaque endroit, une soirée d’information doit avoir lieu sous peu avec un conférencier qui viendra expliquer ce que sont exactement les gaz de schiste et les risques que ceux-ci comportent.
« C’est Jacques Tétrault qui donne la conférence. C’est quelqu’un qui s’est rendu en Pennsylvanie, où il y a exploitation actuellement. Il y a des cas de cancer, de bébés mort-nés et de malformations », indique Ginette Cormier, de Saint-Ours, qui a été la première à se lever dans la MRC afin de former un comité de vigilance contre les gaz de schiste.
Celle-ci est fière du travail accompli jusqu’ici. « C’est un beau sentiment de collaboration, de reprise du pouvoir. On est ensemble. On est beaucoup. Parce qu’il y a près de 90 comités qui se sont formés à travers le Québec. C’est une belle énergie que ça génère. C’est un retour à des valeurs qu’on a oubliées : notre terre, nos enfants, l’héritage que nous voulons leur laisser », dit Mme Cormier.
Éviter toute forme de fracturation hydraulique
« C’est important de demeurer mobilisé parce que c’est un gouvernement minoritaire et il peut changer, poursuit-elle. Ce qu’un fait, l’autre peut le défaire. Nous étions habitués de travailler contre le gouvernement, mais maintenant nous allons travailler avec lui. Il reste encore du travail à faire, notamment en ce qui concerne le pétrole de schiste. »
D’ailleurs, plusieurs citoyens opposés à l'exploration et à l'exploitation des gaz de schiste, dans le Bas-Richelieu, se sont rendus à l’hôtel Best Western de Drummondville, le 22 septembre dernier, afin de participer à une conférence de presse contre la fracturation.
« Ce que nous voulons, en fait, c’est qu’il n’y ait plus de fracturation hydraulique afin de préserver notre eau. C’est notre cheval de bataille, rappelle Ginette Cormier. Le schiste est dans la vallée du Saint-Laurent et c’est là où sont les meilleures terres agricoles. Qu’arriverait-il à nos cultures si on en venait à empoisonner la nappe phréatique ? Ce sont des risques énormes. »
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