En croisade pour le rapatriement de l’assurance-emploi
Par Isabelle Laramée
Yves Lessard, ex-député fédéral de Chambly-Borduas, Pierre Céré, porte-parole du Conseil national des chômeurs et chômeuses, et Roger Valois, ex-vice-président de la CSN, animent des assemblées publiques sur le rapatriement au Québec de l’assurance-emploi qui ont lieu partout au Québec.
Le 27 septembre, ils étaient au restaurant Tracy. Ils revendiquent entre autres le détournement de 59 milliards $ de la caisse des employés et des employeurs depuis 1996 afin d’équilibrer le budget fédéral. @R:L’assurance-emploi est de juridiction fédérale depuis 1940. Celle-ci avait été créée pour relancer l’économie en permettant aux chômeurs de dépenser et pour éviter que les travailleurs déménagent s'ils perdaient leur emploi. Le gouvernement a toutefois cessé de cotiser en 1989, laissant payer uniquement les employés et les employeurs.
Selon Yves Lessard, les problèmes ont débuté en 1996. « Le gouvernement de Paul Martin a commencé à utiliser les surplus à d’autres fins pour équilibrer le budget », rappelle-t-il, estimant que près de 59 milliards $ ont été détournés jusqu’à ce jour. Il qualifie même ce geste de « crime économique très grave », puisque près de 23 % de l’argent détourné provient du Québec.
Il précise qu’aujourd’hui, seulement 46 % des travailleurs sont admissibles à l’assurance-emploi en raison de nouvelles règles. « Non seulement les travailleurs n’ont pas de revenu, mais on appauvrit aussi les régions et la province », dit-il.
Celui qui s’occupait du dossier des ressources humaines et du développement social alors qu’il était dans l’opposition officielle à Ottawa affirme que le rapatriement de l’assurance-emploi au Québec pourrait se faire par un simple transfert administratif, comme ce fut le cas pour les congés parentaux.
« Il faut créer une caisse administrée par les employeurs et les employés, explique-t-il. Elle sera supervisée par le gouvernement pour s’assurer que le tout est conforme aux règles administratives. »
Selon M. Lessard, la première ministre du Québec, Pauline Marois, est d'accord avec le rapatriement, tandis que les membres du Parti libéral du Québec sont très intéressés.
La démarche de la tournée est apolitique. Les autres partis seront rencontrés prochainement.
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