Hausse exponentielle des contraventions pour cellulaire au volant

Par Sébastien Lacroix
Malgré les nombreuses campagnes de sensibilisation contre l’utilisation du cellulaire au volant, les automobilistes ne semblent pas vouloir réduire leurs mauvaises habitudes... et ceux de la région de Sorel-Tracy ne font pas exception à la règle.
Alors qu’il est question d’augmenter le nombre de points d’inaptitude liés à une telle offense de trois à neuf, des données recueillies auprès de la Sûreté du Québec de la MRC de Pierre-De Saurel indique que le nombre de constats émis pour ce type d'infraction a connu une hausse exponentielle au cours des trois dernières années. En fait, leur nombre était presque dix fois plus élevé en 2012 que seulement deux ans auparavant.
La SQ rapporte que 68 constats d’infractions avaient été donnés en 2010. Ce nombre avait plus que triplé en 2011, atteignant les 236. En 2012, le cellulaire au volant est devenu un véritable fléau, alors que pas moins de 663 infractions ont été enregistrées. La situation semble se résorber quelque peu depuis le début de l’année, 47 contraventions ayant été délivrées en janvier et en février.
Les automobilistes de la région seraient d’ailleurs parmi les plus récalcitrants au Québec. Selon les plus récentes données recueillies par la Société d'assurance automobile Québec (SAAQ), en 2011, la Montérégie arrive deuxième dans la province, avec 13 115 contraventions pour avoir tenu en conduisant un appareil muni d’une fonction téléphonique, derrière la région de Montréal, qui en a eu 15 294.
Le responsable des communications à la Sûreté du Québec de la MRC de Pierre-De Saurel, l’agent Jonathan Dupré, assure que les policiers sont de plus en plus aux aguets pour intercepter les automobilistes fautifs. « Les gens essayent de se cacher, mais on le voit tout de suite. Il y a des signes qui ne mentent pas. Quand on voit quelqu’un qui est constamment en train de regarder en haut et en bas, c’est facile de savoir qu’il a un cellulaire entre les jambes et qu’il texte », explique-t-il.
La conduite erratique est aussi la plupart du temps un signe d’utilisation du cellulaire au volant. « Quand on voit un véhicule qui zigzague en plein jour, c’est soit que l’automobiliste est en état d’ébriété, qu’il envoie des textos ou qu’il parle au cellulaire, continue l’agent Dupré. Le conducteur entre alors dans une vision ''tunnel''. Il est tellement concentré qu’il ne voit qu’en avant et sa vision périphérique devient très réduite. »
Pas peur de se faire arrêter
Ces statistiques plutôt inquiétantes dévoilées par la Sûreté du Québec de Pierre-De Saurel pourrait n’être que la pointe de l’iceberg si l’on se fie aux résultats d’un sondage publié en janvier dernier.
Selon ce sondage de la firme Léger Marketing réalisé en 2012 à la suite d’une campagne de sensibilisation de la Société d’assurance automobile du Québec (SAAQ) sur les textos au volant, 63 % des personnes interrogées croient que le risque que de se faire intercepter est assez ou très faible.
Selon ce même sondage, 50 % des conducteurs utilisateurs d'un téléphone cellulaire s’en servent pour des conversations lorsqu’ils sont au volant de leur véhicule. De plus, 28 % d’entre eux s’en servent aussi pour écrire ou lire des messages textes.
Des risques élevés
Selon la SAAQ, le fait de quitter la route des yeux entre quatre et six secondes pour texter en conduisant augmente de plus de 20 fois le risque d’avoir un accident.
À une vitesse de 90 km/h, ce serait comme de traverser un terrain de football les yeux fermés, illustre la SAAQ.
Près de 10 % des accidents mortels seraient d’ailleurs causés par des distractions, et la principale cause est l’usage du cellulaire, soit pour parler ou pour texter. Entre 2007 et 2011, environ 15 % des accidents graves et 25 % des accidents légers au Québec ont été causés par des distractions.
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