Les pêcheurs voient déjà une nette amélioration

Par Sébastien Lacroix
L’Association des pêcheurs du lac Saint-Pierre est en train de compiler les données sur l’état du stock de perchaudes qui ont été recueillies tout au long de l’hiver avec l’aide des pourvoyeurs.
Si les chiffres seront dévoilés à l'occasion de la prochaine assemblée publique de l’Association, qui se tiendra en avril, le président Jean Lévesque confirme que les pêcheurs ont constaté une nette amélioration cet hiver.
En fait, il y a beaucoup de perchaudes qui ont été pêchées et qui ont dû être remises à l’eau en raison du moratoire imposé par le ministère des Ressources naturelles et de la Faune. « Il y avait plus de perchaudes que les autres années, insiste M. Lévesque. On aurait pu en prendre au gallon ! »
L’une des particularités qui a été observées cette année, c’est que les perchaudes se trouvaient plus loin au large, là où les pêcheurs vont normalement à la pêche aux dorés. « Ils étaient à quatre ou cinq pieds de profondeur, alors qu’ils se tiennent normalement dans deux ou trois pieds d’eau. Tellement qu’il y a des pêcheurs qui allaient aux dorés et qui se tannaient parce qu’ils prenaient juste de la perchaude », dit M. Lévesque.
L’Association des pêcheurs a même fait un test en allant pêcher dans 15 pouces d’eau à Baie-du-Febvre. « En deux heures, on a sorti 200 perchaudes et on les a remises à l’eau », indique le président.
C’est à Pierreville, Baie-du-Febvre et Yamachiche que le plus de perchaudes ont été répertoriées. « C’est impressionnant ce qui s’est pris là, a commenté Jean Lévesque. À Maskinongé, ils sont moins touchés, parce que les gens allaient déjà là plus pour le doré et le brochet. À Nicolet et à Sainte-Angèle, on a rien de précis, mais des pêcheurs nous ont dit qu’il y a eu une baisse d’achalandage. »
Des histoires de pêche ?
L’Association des pêcheurs du lac Saint-Pierre a l’intention de contrevérifier les analyses qui ont été faites par le ministère de façon à prouver que les données qui ont été recueillies, cet hiver, en collaboration avec les pourvoyeurs, ne sont pas que de simples histoires de pêche.
En juillet et en août, l’Association demandera l’aide des pêcheurs commerciaux pour déposer des verveux aux endroits qui sont connus pour être des frayères à perchaudes.
L’objectif étant de constater le nombre de petites, de moyennes et de grosses perchaudes qui sont présentes dans le lac, de façon à avoir un nouveau portrait de la situation.
Comme le clame haut et fort l’association depuis sa création, il y a un peu plus d’un an, l’étude qui a été faite ne reflèterait pas l’état de la population. « Ils ont pris leurs données en septembre et la perchaude a migré au cours de l’été. Ils n’étaient tout simplement pas à la bonne place », croit Jean Lévesque.
Jean-François Lemire, un pourvoyeur de Baie-du-Febvre, croit lui aussi que les données ont été faussées par les techniques utilisées par les biologistes du ministère. « Si tu t’en vas mettre ta puise à un endroit où la température de l’eau est trop élevée et que la profondeur est trop faible, c’est certain qu’elles ne seront pas là », ajoute-t-il.
L’abattage des cormorans a déjà des impacts
Le fait que plus de 350 cormorans ont été abattus au cours de l’été a sans doute été bénéfique à la perchaude, puisque cet oiseau est l’un des pires prédateurs de l’espèce.
À lui seul, un cormoran à aigrettes mangerait 15 tonnes de petites perchaudes, ce qui pourrait équivaloir à 150 tonnes de perchaude adultes.
L’abattage de cormorans fait déjà une différence au point de permettre une pêche d’hiver et d’été, soutient le président de l’Association des pêcheurs du lac Saint-Pierre.
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