«On a trouvé la moitié de ce qu'on aurait pu trouver»

Par Sébastien Lacroix
Les fouilles archéologiques pour retrouver le Fort d'Odanak ont été fort concluantes cet été, à un point tel que l'opération pourrait reprendre l'an prochain.
C'est du moins ce qu'espère la directrice du Musée des Abénakis, Michèle Bélanger qui tente de trouver le financement nécessaire. «Nous sommes tristes que ça achève, parce que nous continuons de trouver de belles choses. Plus on avance les recherches et plus on fait des découvertes, raconte-t-elle. On a trouvé la moitié de ce qu'on aurait pu trouver.»
La quatrième année de fouilles archéologiques, et la troisième réalisée à cet endroit, a été la plus profitable. Après avoir tenté de localiser le Fort au cours des premières années, les fouilles s'étaient précisées cet été au point où les archéologues connaissaient les limites de la palissade.
Avec encore une semaine de fouilles à faire, une cinquantaine de traces de poteaux confirmant la présence du Fort d'Odanak avaient déjà été trouvées.
Même un pieu carbonisé a été sorti de la terre près de 300 ans plus tard. «On a été très chanceux, parce comme il a été brûlé, il n'a pas pourri. Normalement, le bois ne se conserve pas dans le sable», explique Michèle Bélanger, qui suit les fouilles de très près.
De nombreux artefacts ont aussi été découverts dans les différents «foyers» où se trouvaient les maisons longues des abénakis de cette époque. Des pierres à fusil transformé en perçoirs, une bague de jésuite, un médaillon en ardoise, une figurine en argilite, et plusieurs autres.
Les analyses réalisées jusqu'ici à l'aide de la technologie «carbone 14» confirment que les artefacts qui ont été trouvés correspondent à l'époque du Fort d'Odanak qui a été construit en 1704. «Comme c'est une période qui est plus récente, nous sommes à plus ou moins 60 ans, ce qui est très précis», souligne la directrice générale du Musée des Abéankis, qui espère pouvoir faire une exposition d'ici 2015.
Alors que les fouilles achevaient, les archéologues ont trouvé une fosse particulièrement prometteuse, mais ils n'ont pas pu la fouiller autant qu'ils l'auraient voulu. «Avec une semaine à faire, ça ne vaudrait pas la peine, parce qu'ils devront la remblayer trop rapidement», expliquait Michèle Bélanger.
Une ouverture du côté de Québec?
Michèle Bélanger souhaite être en mesure de pouvoir continuer au moins une autre année. «C'est certain qu'il y aurait encore de l'ouvrage pour trois ans, mais si on pouvait avoir quatre autres semaines l'an prochain, on serait très heureux», espère-t-elle
Le projet de fouilles archéologiques Fort d'Odanak : le passé revisité, a été financé en grande partie par Patrimoine Canada.
Pour avoir accès à une autre enveloppe du fédéral, une demande doit être faite d'ici novembre et une réponse serait connue en juin ou juillet. «Ça nous coincerait un peu dans le temps et en reportant le projet d'un an, on ne sait pas si les archéologues seront encore disponibles», explique Michèle Bélanger.
Celle-ci estime tout de même qu'étant donné que le projet est en cours et le fait que les fouilles ont été particulièrement concluantes jouent en sa faveur. «C'est certain qu'ils sont plus enclins à financer un projet déjà entamé», avance-t-elle.
Une autre avenue possible serait de trouver du financement du côté du ministère de la Culture et des Communications. D'autant plus que Québec subventionne les fouilles qui auront lieu près de la chapelle d'Odanak et le long de la rivière Saint-François au cours des prochaines semaines.
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