Cinq prisonniers libérés par erreur en six ans à Sorel-Tracy

Par Annabelle Baillargeon
PRISON. Un détenu ou prévenu est libéré par erreur en moyenne par année au centre de détention de Sorel-Tracy.
C'est ce que révèle un rapport produit par le ministère de la Sécurité publique, dont le Sorel-Tracy Express.ca a obtenu copie.
Depuis 2008, une seule année s’est écoulée sans qu’une erreur de ce genre se produise dans la région.
Cette situation n’est toutefois pas exclusive à Sorel-Tracy. Les établissements de Rivière-des-Prairies et de Saint-Jérôme sont les plus touchés par cette problématique. Ces deux prisons comptent respectivement 42 et 40 erreurs de libération depuis 2006.
Le centre de détention sorelois fait meilleure figure avec seulement cinq cas au total. À Roberval, un seul cas a été signalé, contre aucun pour les centres, plus petits, de Sept-Îles et de New Carlisle.
Le ministère de la Sécurité publique du Québec explique que le problème survient à cause d’erreurs dans le traitement de documents légaux ou d’erreurs administratives en lien avec le calcul des peines. Ainsi, des détenus ou prévenus sont libérés avant la fin prévue de leur incarcération.
Le relationniste au ministère de la Sécurité publique, Clément Falardeau, met tout de même ces données en perspective. « Depuis 2009-2010, le nombre de libérations par erreur a diminué de 50 %. Je crois que cela prouve le souci du gouvernement à l’égard de cette problématique. »
Il rappelle que la proportion de ces bévues est plutôt faible, compte tenu du nombre élevé d’admissions de détenus et de prévenus par année.
Trois jours pour rapatrier les prisonniers
Au Québec, en 2012-2013, seulement 19 fautes ont été commises sur un total d’environ 42 000 admissions. Aux yeux du ministère, cette marche d’erreur est encourageante puisqu’elle montre que ces problèmes sont peu répandus.
En moyenne, il a fallu environ trois jours en 2012-2013 aux établissements carcéraux pour corriger le tir et rapatrier les détenus.
En 2009-2010, le Québec a connu le plus grand nombre d’erreurs, avec 37 libérations produites dans la province. Le gouvernement s’est alors penché sur la question pour trouver des solutions. Avec une amélioration de la situation depuis, le gouvernement semble prendre la problématique au sérieux, indique Clément Falardeau.
Rassuré de savoir que la situation s’améliore, le maire de Sorel-Tracy, Serge Péloquin, réitère sa confiance envers les organisations qui gèrent le dossier pour tenter de corriger le problème.
« Lorsqu’il est question de sécurité, la Ville estime que les gens en place travaillent pour s’améliorer et n’a pas à s’ingérer dans le dossier. »
Il souligne qu’il n’est pas évident de se positionner sur la question puisqu’il s’agit de cas par cas. Le maire assure tout de même surveiller de près le nombre de libérations par erreur et promet d’intervenir si la situation se détériore.
Le role de la SQ
Aussitôt qu’une prison ou un pénitencier note une absence non autorisée de la part d’un détenu ou d’un prévenu, la Sûreté du Québec devient alors responsable de l’enquête.
Le sergent du grand quartier général de la SQ, Claude Denis, explique que les policiers et les patrouilleurs sont avisés lorsqu’un tel cas se produit. Ainsi, les consignes mises en œuvre par le système carcéral sont encadrées par le travail de la police.
Dans le cas d’une évasion, un mandat d’arrestation est alors lancé à la grandeur du Canada afin de s’assurer que la personne recherchée ne traverse pas les frontières.
Détenu : personne incarcérée sous l’ordre de l’autorité judiciaire.
Prévenu : personne poursuivie devant un tribunal pour une infraction, mais qui n’a toujours pas été jugée.
Prison : établissement correctionnel géré par la province.
Pénitencier : établissement sous la responsabilité du gouvernement fédéral.
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